Le titre ne peut que renvoyer au film quasi-homonyme de Maurice Pialat, mais il est inutile de faire la comparaison, car c'est perdu d'avance.
Non, Maïwenn porte son regard sur la brigade de la protection des mineurs, que l'on suit durant plusieurs mois, avec tout ce qui compose un groupe ; les rivalités, les amours, les affrontements, les épreuves...
On assiste à des interrogatoires assez sordides où les coupables présumés parlent avec force détails de qu'ils font à leurs enfants, certains personnages sont assez durs à entendre (un préfet est même interrogé, et sera quasiment impuni du fait de ses pouvoirs).
Comme "Le bal des actrices", j'aime bien la sensation de vérité qui émane de Maïwenn, avec un naturel très confondant qui émane des acteurs, notamment Joey Starr qui est vraiment au-dessus du lot, car il est formidable, au point de voler les scènes de ses confrères, y compris Karin Viard et Marina Foïs (qui gagne en jeu à mesure qu'elle vieillit).
Après, la réalisatrice tire un peu trop la couverture vers elle, avec son personnage de photographe complètement accessoire dans le film, et il y a la présence incongrue de jérémie Elkaïm qui a l'air de s'être trompé de projet.
Peut-être que le film est un peu long, car il y a des scènes absolument inutiles et surlignées au marqueur (la boite de nuit, comme si on n'avait pas compris auparavant que la BPM est une équipe soudée), voire étirées pour faire un chantage à l'émotion, mais j'aime bien ce cinéma-vérité, où tout semble à fleur de peau.
Niveau réalisation, ça se tient très bien, la réalisatrice n'en fait pas des tonnes avec une Shaky-cam, mais elle n'hésite pas à faire certains plans couillus, comme la scène finale qui est un montage parallèle entre une ascension de l'enfance et le suicide d'un adulte.
"Polisse" est un film parfois éprouvant, souvent injuste pour ses personnages, mais qui me parait au fond totalement sincère, ce qui est pour moi la base d'une réussite.