« I can feel it in my jellies » PIKACHU

En octobre 2013, Tsunekazu Ishihara le président de The Pokémon Company annonce un futur jeu-vidéo mettant en scène un Pikachu parlant qui résoudrait des enquêtes. Il y a une longue attente de deux ans sans aucune promotion pour que le développement du jeu se fasse. C’est au début de l’année 2016 que sort Détective Pikachu : La naissance d’un nouveau duo sur le Nintendo eShop de la 3DS exclusivement au Japon.

Détective Pikachu prend place dans la ville de Ryme City où vivent en harmonie les humains et les Pokémon. Tim Goodman, un jeune étudiant part à la recherche de son père récemment disparu alors qu'il enquêtait sur des Pokémon. Tim s'associe avec un Pikachu hautain, prétentieux et que Tim est le seul à entendre parler. Ensemble, ils se lancent dans plusieurs enquêtes criminelles afin de retrouver le père du jeune homme.

En parallèle, durant l’année 2016, Legendary Pictures et The Pokémon Company trouvent un accord pour développer le tout premier film Pokémon en prise de vues réelle. Le scénario va s'inspirer du jeu-vidéo Détective Pikachu : La naissance d’un nouveau duo.

Le film raconte l'histoire de Tim Goodman, un jeune étudiant venant de rentrer à Ryme City et partant à la recherche de son père, disparu. Il est accompagné durant son périple par un Pikachu qu'il est le seul à pouvoir comprendre. Ils peuvent compter sur l'aide de Lucy Stevens, une apprentie journaliste accompagnée de son étrange Psykokwak.

Un scénario identique au jeu-vidéo duquel il s’inspire.

La réalisation est confié à Rob Letterman qui a déjà travaillé sur ce type de projet avec son Chair de Poule, le film en 2015. Il s’agissait là aussi d’un film en prise de vues réelle avec des incrustations de personnages ou de monstres en effets spéciaux en 3D.

Pokémon : Détective Pikachu sort en 2019 au cinéma bien aidé par une campagne promotionnelle à base de cartes à collectionner et grâce à la sortie du jeu-vidéo Détective Pikachu sur la 3DS en 2018 aux États-Unis et en Europe.

La hype était donc présente pour les fans trentenaire de Pokémon (et pour les plus jeunes) et ils répondent présents dans les salles de cinéma. Pour un budget d’environ 150.000.000$, le film rapporte environ 450.000.000$. C’est donc un succès commercial et critique. 

Le modèle évident du film est Qui veut la peau de Roger Rabbit ? Quelques uns des concepts les plus efficaces sont utilisés comme l’utilisation de l’esthétique du film noir, les mécaniques du buddy movie, jusqu’au décalage perpétuel de Pikachu. Toutes ces différentes articulations confèrent à l’ensemble une fluidité indiscutable et un confort de visionnage toujours plaisant.

Ryan Reynolds s’éclate à donner de la voix pour un Pikachu totalement décalé. On peut néanmoins reprocher à Ryan Reynolds de faire du Ryan Reynolds. Depuis son rôle de Deadpool on a l’impression que tout ses rôles sont les mêmes. Cependant son duo avec Justice Smith fonctionne totalement. 

C’est aussi l’ombre de Qui veut la peau de Roger Rabbit ? qui dévoile les insuffisances du projet. Le métrage semble se concentrer bien plus sur le nid douillet de références qu’il offre au public que sur ce qu’il pourrait raconter. En témoigne une seconde moitié, bien obligée de faire avancer l’intrigue, qui patine sérieusement et qui échoue à créer une véritable dramaturgie. 

Pourtant, même après un final inintéressant, une partie du charme demeure. Parce que le film parvient à atteindre un juste milieu entre le fan-service et production impeccablement calibrée. Le film s’assume comme tel et lui assure une véritable sympathie.

Ma dernière interrogation était de savoir comment il était possible de mêler les Pokémon cartoonesques et leur esprit terriblement enfantin avec des acteurs de chair et de sang. Autant le dire, l’idée même relevait du suicide. Surtout que les premières images de Sonic, le film ont déjà fait bondir les fans au point de pousser les équipes du film à revoir entièrement leur copie. 

Visuellement ça en jette. Que ce soit la photographie ou la direction artistique, le film a tout simplement de la gueule. Ce dernier offre des séquences graphiquement réussies. Ajoutons à cela des effets spéciaux de bonne facture (même si certains se remarquent un peu trop), une mise en scène énergique et des moments spectaculaires, et nous obtenons un vrai divertissement.

Pokémon : Détective Pikachu est à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre d’une adaptation américaine. C’est drôle et ne laisse pas de place à l’ennui. Malgré une narration un peu trop familiale qu’on aurait aimé plus adulte, le film regorge de références que les fans sauront apprécier.