Pourquoi pas ? Matérialiser le temps d’un film un phénomène de société qui a bercé l’enfance et/ou l’adolescence de millions de jeunes n’est pas forcément une mauvaise idée. On a bien eu droit aux jouets comme « Transformers » et on aura bientôt « Barbie » ou « Dora l’exploratrice ». Tout comme une simple attraction des parcs Disney s’est transformée en succès cinématographique et artistique avec la saga « Pirates des Caraïbes ». Alors on y va un peu à reculons mais c’est en général le meilleur moyen d’être agréablement surpris. Malheureusement, on doit vite se rendre à l’évidence : ce « Pokemon, Détective Pikachu » ne restera pas dans les annales et ne satisfera que les fans de la première heure de ces bestioles déclinées en cartes, jeux vidéos et films d’animation. Et encore, ceux-ci ayant certainement grandi, rien n’est moins sûr !
Il faut néanmoins reconnaître une qualité à cette version live, c’est la pertinence de ses effets spéciaux. L’ensemble est tout à fait probant sur la forme et les initiateurs de ce projet ont su créer un monde où vivent Pokémon et humains de manière adéquate. Les créatures se fondent parfaitement dans la masse et dans le décor plastiquement réussi de Ryme City. Mais hormis cet aspect, il n’y a que très peu de points positifs à retirer de cette expérience plus souvent proche de l’hallucination cinématographique que du film de cinéma. Une franche réussite pour le septième art eut été une énorme surprise, certes, mais là on est franchement dubitatifs devant le résultat final. On ne peut pas dire non plus qu’on est devant un navet tant on sent que l’équipe à la barre a fait des efforts pour tenter de densifier le concept, que ce soit au niveau de l’histoire que de l’environnement des Pokémons. Mais, paradoxalement et en dépit d’un budget confortable, le film fait un peu cheap.
Le scénario adopte la forme d’un buddy-movie doublé d’une enquête policière. Et si ce long-métrage est avant tout destiné au jeune public, il n’était pas obligé de laisser les adultes (et les profanes) sur le carreau. Le suspense est aux abonnés absents, les indices tombant un peu comme des cheveux sur la soupe et l’histoire s’avérant inutilement compliquée pour rien. Tout comme sa résolution, sans queue ni tête. Mais le principe même de ces bestioles n’est-il pas du même acabit ? On se distrait comme on peut avec la diversité de ses créatures plus ou moins amusantes mais pas toujours bien exploitées, le film faisant le choix de réellement se focaliser que sur quelque unes d’entre elles. On trouve également ici ou là quelques gags faisant vaguement sourire mais c’est bien peu sur une heure et demie ou on trouve le temps bien long. « Pokemon, Détetive Pikachu » n’est au final qu’un produit mercantile se donnant un air malin qui le rend encore plus déplaisant.
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