Week-end chargé.

Lors du week-end du 15 Août, un ouvrier rejoint sa femme pour quelques jours, mais alors qu'il préférerait passer du bon temps avec elle, celle-ci ne veut savoir et reste à lire de la poésie avec des livres que lui prête un homme. Du coup, il commence à avoir des soupçons sur son épouse.

Les vacances, c'est sacré et plus encore à cette époque où le dimanche était souvent le seul jour de repos. Dans un sens, c'est une version moderne, et comique, de Dimanche d'Aout de Lucianno Emmer sorti en 1949, mais là, avec le développement économique de l'Italie post-guerre, on dirait une fourmilière. Comme le montre ce superbe générique qui, le temps que les crédits défilent, est un très long plan aérien sur une plage où les gens y sont en nombre, au point qu'on ne voit quasiment plus le sable : chaque parcelle de terrain est occupé par des serviettes, des parasols, c'est une marée humaine. C'est dans ce contexte qu'arrive Enrico Maria Salerno, avec ses cheveux très blonds, et si ça reste ponctuellement drôle, notamment le match de foot entre les mariés et les célibataires ou la nuit blanche après une gueule de bois, ça montre en filigrane une femme, Guiliana Marletti, qui n'est pas considérée comme une bonniche, et des mentalités qui changent, car non, elle n'est pas qu'une femme au foyer ; elle lit, s'amuse, et ce aux dépens de son mari qui ne rêve que de faire l'amour avec elle. Cependant, on peut regretter que Salerno ne soit pas au niveau d'un Nino Manfredi ou d'un Mastroianni qui auraient fait des merveilles en homme blessé dans sa virilité. On trouve aussi Jean Sorel en dragueur qui pense que Salerno est gay à cause de la couleur de ses cheveux, et on a là une comédie de Risi mineure, mais très sympathique, et qui donne envie d'aller à la mer.