Un film qui sent bon le Pixar mais qui n'en est pas

Visuellement, les studios Pixar sont pour moi une référence. Leur animation est très fluide, les images sont impeccables, elles dégagent une certaine sérénité et montrent souvent de beaux décors. Avec Planes 2, on sent que Disney n'a pas voulu prendre de risque. Ils ont monté une nouvelle histoire se déroulant dans l'univers de Cars (je viens d'apprendre qu'on appelle ça un spin-off), univers créé avec Pixar, au temps où ils étaient associés. Et puis ils ont animé cette histoire à la manière de Pixar, c'est-à-dire avec ce visuel si impeccable.
Alors ok, visuellement c'est bien mais par contre pour l'originalité, faudra repasser.


Ensuite, je trouve qu'ils ont récupéré le pire des univers de Pixar. Parce que, pour moi, faire parler des voitures et des avions, ce n'est pas aussi beau et poétique que faire parler des jouets ou des poissons. Une voiture, c'est de la ferraille, ça ne parle pas, même dans les rêves des enfants de 8ans et c'est difficile de lui trouver une ressemblance avec un être vivant. Donc j'ai vraiment eu du mal à accrocher avec cet univers, où on voit des avions parler avec des voitures dans leur salon (cf la scène où le camion de pompier est triste chez lui). J'ai trouvé ça juste ridicule. Alors que Pixar fait des films qui peuvent être appréciés à la fois par les enfants et par les adultes, Disney nous a fait un film seulement pour les enfant et encore, faut pas qu'ils soient trop difficiles.


Après l'univers, voyons le scénario. Et malheureusement celui-ci ne vole pas bien haut. Dusty est un avion de course qui apprend qu'il est trop vieux pour continuer la compétition. Il décide alors, après avoir vu son pote le camion de pompier (bienvenue dans le monde de oui-oui) galérer pour éteindre un incendie, de se lancer dans une carrière d'avion canadair. Pour cela, il doit aller se former chez Blade Ranger, car c'est lui qui délivre les certifications. Et donc le film, c'est comment Dusty obtient l'autorisation de devenir pompier du ciel. Passionnant, non ?


En plus de ça, cette histoire à l'enjeu o combien palpitant est assez mal introduite. Au début du film, il doit y avoir au moins 4 pistes qui sont suggérées et le film prend vraiment tout son temps pour choisir l'une d'entre elle. Première péripétie, Dusty se casse la boite de vitesse pendant une course. Deuxième péripétie, on lui apprend que sa boite de vitesse n'est plus produite et qu'il doit arrêter sa carrière de sportif. Troisième péripétie, à cause de sa maladresse, il cause un incendie. Quatrième péripétie, le camion pompier de sa localité n'est pas en règle car il est seul dans son travail.
Bref, on a une multitude de problèmes qui apparaissent sans vraiment de rapport les uns entre les autres et on ne voit pas, pendant longtemps, où le film veut aller. Alors non seulement, c'est fouillis mais en plus il y a une certaine lenteur au début du film dont on aurait pu se passer (ne serait-ce qu'en raccourcissant cette foutue chanson interminable d'une niaiserie abominable lancée quand Dusty part chez Blade Ranger.)


Heureusement qu'il y a des scènes qui sont visuellement simpas pour éviter au spectateur d'arrêter le film. Parce que effectivement, un film d'animation autour des avions qui combattent le feu c'est assez nouveau et ça donne de belles images. Imaginez vous survolez une chaîne de montagne couverte d'une impressionnante forêt, et un panache de fumée s'élève de derrière une crête. Vous survolez le col et vous vous retrouvez dans un enfer de fumée et de braise qui tourbillonne avec en dessous de vous, l'incendie qui fait rage. Non vraiment, visuellement ses scènes-là sont simpas. Ajoutez à ça la musique Thunderbird d'AC/DC et c'est bon. Si je voulais faire ma mauvaise langue, je dirais que le feu, c'est toujours stylé, et que Disney et ses animateurs n'y sont pas pour grand-chose au final. Mais bon aller, je vais pas retirer ça au film quand même.


Je terminerai sur les personnages. Et là encore, on a pas la finesse de chez Pixar. Beaucoup de caricatures parmi les personnages quand ils ne sont pas directement ressortis de l'univers de Cars. On a notamment droit au méchant riche imbuvable qui veut faire la fête sans se soucier des gens qui travaillent pour lui.


Bref devant ce film, j'ai eu envie de faire comme Dusty et de pousser un ok hésitant, gêné et rempli de condescendance. Ok... bon ben héhé... je retourne voir vice-versa, hein^^' Aller salut !

HugoBouet
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le 29 juil. 2015

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