Alexandre Aja , nouveau maitre incontesté du film gore, exploite ce créneau, réservé jusque-là à quelques documentaires ou comédies légère. Et apporte tout ce qu'il manquait à cette manifestation de superficialité : de la violence sanguinaire. Oubliez le sable fin des cotes de Cancun ou de Floride et transposer la même situation dans un décor bien plus inquiétant, isolé au cœur du bush. Un lieu dominé par la rocaille et un lac profond, où la flore pauvrissime laisse place à une faune sauvage, voire mutante...

Le jeune prodige de l'épouvante use encore de la science comme prétexte à l'horreur. Dans le film qui l'a révélé au grand public en 2006, La colline a des yeux , les cannibales persécuteurs d'innocents touristes étaient victimes de radiations nucléaires. Quatre ans plus tard, les vilains gros poissons mangeurs d'hommes ont fâcheusement été libérés des eaux les plus profondes par un tremblement de terre passé inaperçu.
Le Frenchie d'Hollywood s'amuse à nous faire sursauter dès la première scène. Si l'on attend trop longtemps la grande tuerie, pilier du film vendu via une promotion ravageuse depuis des mois, de nombreuses scènes courtes rythment le film avec des dialogues savoureusement futiles, un suspens inégal mais efficace et un certains nombre de références appréciables. Car si Piranha 3D ne séduira surement pas un large public - et cela n'a jamais été son ambition, bien qu'à l'heure de la publication de ce post le film est 2e au box-office français -, les cinéphiles fans des grands classiques de SF ou d'horreur devraient y trouver leur compte. L'élève Aja (32 ans) multiplie les clins d'œil à ses maitres. Ce cinquième long-métrage est un remake d'un film éponyme de Joe Dante (papa des Gremlins). Christopher Lloyd (alias Doc de la trilogie Retour vers le futur) et Richard Dreyfuss, le spécialiste des requins des Dents de la mer qui ouvre ironiquement la scène d'introduction de ce film-hommage, sont les guest stars venues égayer un casting un peu mou composé de pseudo-vedettes de séries télé.
En associant violence trash et second degré et en empruntant au teen-movie Piranha se laisse regarder et son sous-titre Sea, sex and... blood tient toutes ses promesses. Pour autant, la 3D n'apporte strictrement rien si ce n'est qu'une place de cinoche toujours plus chère.
dannysinclair
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le 11 sept. 2010

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