L'Australie : je vais le dire, j'aimerais beaucoup y vivre. Ce pays a donné naissance au groupe Stonefield (voir ma critique sur leur premier album) mais aussi a un cinéma immense. Parmi les réalisateurs, deux noms me viennent en tête : George Miller et Peter Weir. Evidemment je parlerais du second que j'ai cité. Peter Weir est devenu après le visionnage de Pique-nique à Hanging Rock, l'un de mes réalisateurs préférés.
Pique-nique à Hanging Rock est adapté du roman de Joan Lindsay. L'histoire se déroule en 1900 et démarre le jour de la Saint-Valentin : les collégiennes d'une pension pour jeunes filles partent pique-niquer près des rochers de Hanging Rock. Certaines d'entres elles décident d'explorer les alentours. Trois élèves et une professeur disparaissent mystérieusement.


Dans le film (comme dans le livre) le mystère ne sera jamais résolut et le spectateur pourra continuer à se demander ce qui c'est passé. Joan Lindsay a cependant écrit un chapitre qui sortira bien après et qui expliquait la cause de la disparition. Ce chapitre est cependant dispensable car peut gâcher le mystère et offre une résolution qui pour ma part n'est pas génial.


Peter Weir offre à son film une mise en scène sublime :
L'ascension de Hanging Rock est un véritable moment d'onirisme et de tension. Les falaises et les roches formé sur cet ancien volcan lui donne un aspect de monstre imposant qui n'hésitera pas à dévorer ceux qui s'aventurent trop près de son territoire. Hanging Rock représente aussi l'épanouissement des femmes dans la société (je rappelle que nous sommes en 1900) avec une certaine tension sexuel présente au fur et à mesure de l'ascension vers le sommet de Hanging Rock.


Un autre élément intéressant, c'est les rapports entre les personnages. En effet les personnages sont typiques de ce début de XXième siècle, avec d'un côté ceux qui ont pu s'épanouir et de l'autres les victimes de leur société.


Plus tard, Irma (l'une des disparue) va être retrouvé par Albert. Le problème c'est qu'Albert sert les Fitzhubert, une riche famille et c'est leur fils Michael (qui est devenu ami avec Albert) qui sera remercié. Bien sur Michael avait découvert le morceau robe, mais c'est Albert qui découvre le corps d'Irma. D'ailleurs dans la version cinéma, Peter Weir avait développé une intrigue autour de Michael et d'Irma qui sera finalement supprimé dans le director's cut.


Nous avons aussi un autre personnage qui à la manière d'Albert semble être enfermer dans une mode de vie : Sara.
Cette fille, amoureuse de Miranda (oui, ne vous en faites pas je parlerais d'elle), privée de sortie (ça aura une importance pour la suite), toujours rappelé à l'ordre par Mrs. Appleyard (je parlerais d'elle aussi).


Même si Peter Weir a démenti l'histoire homosexuel Sara/Miranda, il faut cependant reconnaître que Sara est attiré par Miranda. Déjà remettons nous dans le contexte : nous sommes en 1900 dans une école de jeunes filles qui est un pensionnat. Les filles partagent des chambres à deux, trois ou quatre et n'ont pratiquement jamais (ou rarement) établi des relations avec des garçons. Il est donc normal qu'il y est quelques attirances entre certaines filles du collège. Quand Miranda disparaît, cela marquera beaucoup Sara, car pour elle, Miranda était comme une soeur (Sara n'a jamais beaucoup connu sa famille car elle a vécut dans un orphelinat avec son frère, Albert (seul membre de sa famille encore en vie dans le film)). Durant le film, Sara sera la souffre douleur de Mrs. Appleyard, la directrice de l'école. Cette femme est un personnage de l'ère victorienne avec ses méthodes et ses règles strictes. Elle oblige Sara à suivre le mode de vie de 1900, alors que la jeune fille veut retrouver Miranda. C'est finalement par la mort (suicide ou meurtre, les théories sont nombreuses) que Sara pour rejoindre celle qu'elle a toujours aimé.
Mrs. Appleyard est un personnage tout aussi complexe car elle doit gérer le collège qu'elle dirige. Torturant mentalement Sara en lui annonçant son choix de la renvoyer à l'orphelinant, Mrs. Appleyard est aussi un personnage torturé par ces choix : la mort de Sara à la fin peut très bien être la cause de Mrs. Appleyard, surtout que dans la fin prévut à la base, elle devait mourir à Hanging Rock après avoir vu le "fantôme" de Sara enfin libre de l'emprisonnement que lui faisait subir la directrice.


Et puis parlons de Miranda. Image du film, personnage n'apparaîssant que très peu et pourtant difficile de l'oublier. Miranda dégage un véritable onirisme. Le spectateur comme Sara ou Michael est éblouit par la beauté de cette jeune fille. Il y a tant de mystère autour de ce personnage. Tant de choses à dire.


Les acteurs sont excellents que ce soit la magnifique Anne-Louise Lambert (Miranda), l'innoubliable Rachel Roberts (Mrs. Appleyard) ou encore les talentueux Dominic Guard (Michael) et John Jarratt (Albert). Mais c'est surtout la performance de Margaret Nelson qui m'a impressionné. Cette actrice possède un talent immense et c'est vraiment dommage qu'elle n'a pas fait carrière après ce film (elle a tourné dans une série télévisé appelé The Lost Islands au côté de Jane Vallis qui joue Marion dans le film que je critique, une autre disparue de Hanging Rock, ainsi que dans des petits rôles avant d'arrêter sa carrière). Bref pour moi c'est la meilleur actrice du film, son interprétation de Sara est inoubliable et rend le personnage attachant.


Je vais m'arrêter là pour ma critique, si jamais j'ai d'autres choses à dire j'en rajouterais, mais pour le moment je vous conseil de voir ce chef d'oeuvre du 7ième art.

hellraiser
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs films des années 1970

Créée

le 26 juil. 2016

Critique lue 365 fois

3 j'aime

1 commentaire

hellraiser

Écrit par

Critique lue 365 fois

3
1

D'autres avis sur Pique-nique à Hanging Rock

Pique-nique à Hanging Rock
Lehane
10

I know that Miranda is a Botticelli angel.

Il y a des films que l'on a l'impression d'avoir attendu toute notre vie et qui, dès lors qu'on les voit, apparaissent comme une révélation, comme s'ils comblaient un vide. Pique-Nique à Hanging...

le 16 juin 2013

71 j'aime

13

Pique-nique à Hanging Rock
JimBo_Lebowski
9

Les montagnes hallucinées

Ayant loupé ce film sur Arte il y a quelques années dont le pitch et quelques extraits m’avaient fasciné je le regarde enfin après avoir retrouvé ce fichu titre (encore merci à Irishman), c’est donc...

le 19 mars 2015

59 j'aime

6

Pique-nique à Hanging Rock
Gand-Alf
9

Petites filles perdues.

Le cinéphile un brin péteux que je suis parfois appréhende chaque nouvelle découverte avec l'enthousiasme d'un randonneur assoiffé face à la Coulée du Grand Bronze, persuadé de n'assister qu'à un...

le 5 août 2013

44 j'aime

10

Du même critique

Hellraiser - Le Pacte
hellraiser
10

Critique de Hellraiser - Le Pacte par hellraiser

Réalisé par Clive Barker (qui adapte pour la première fois un de ses romans, The Hellbound Heart), Hellraiser est l'un de mes films d'horreurs préférés. Avec une mise en scène efficace, de très bons...

le 24 sept. 2014

17 j'aime

1

Taram et le Chaudron magique
hellraiser
7

Critique de Taram et le Chaudron magique par hellraiser

Taram et le Chaudron Magique est depuis sa sortie un dessin animé qui fait encore polémique : son aspect sombre et l'absence de chanson ont fait qu'il est rejeté par la majorité des fans des studios...

le 19 mars 2015

9 j'aime

Hellraiser : Bloodline
hellraiser
10

Critique de Hellraiser : Bloodline par hellraiser

Hellraiser : Bloodline est sans doute l'opus le plus délicat de la saga. Partant d'un scénario ambitieux, la production fut chaotique avec reshoot, re-montage et démission du réalisateur Kevin...

le 24 sept. 2014

9 j'aime