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Film de Carlos Saboga (2013)

L'Art des arts serait-il la photographie ?

L'histoire commence à la mort d'Elsa, la mère d'Elisa, grande photographe. Au même moment, Luca lui fait sa demande en mariage. Elle découvre alors dans les affaires de sa mère que celui qu'elle pensait jusqu'alors être son père n'est pas son père biologique. Il s'en suit donc une enquête au Portugal qui de mon regard de profane, est filmé de manière agréable et présente de très beaux paysages.
C'est le point de départ de réflexion sur l'art, le passé et la vérité. L'art est vecteur d'humanité : il réuni les hommes et les relie entre eux. Grâce aux photos prise par sa mère, Elisa rencontre tous les amis de sa jeunesse. Elle apprend aussi à la connaître. En effet, au début du film, on apprend que sa mère était souvent absente (pour cause de déplacement professionnel ?) et qu'elle lui envoyait de temps en temps de cartes postales pour son anniversaire (ou pas puisqu'elle se trompait toujours de date mais on va dire que c'est l'intention qui compte). C'est donc grâce à l'art qu'Elisa parvient véritablement à tisser un lien affectif avec sa mère mais aussi avec son père biologique qu'elle n'a jamais connu. Elle rencontre aussi David, le fils d'un ancien ami de sa mère, avec qui elle va avoir une liaison. Les photographies, symboles de l'art, est aussi ce qui relie tous ces amis d'Elsa au meurtre qu'ils ont commis. Mais l'art est aussi un témoignage du passé, un héritage. C'est directement lié à la question de la trace qu'on laisse après sa mort. Dans le film, Tom (le père adoptif d'Elisa) et Elsa décident tous les deux de détruire toutes leurs possessions (papiers, photos ...). Doit-on laisser derrière soi toutes ses affaires pour donner l'opportunité à ses enfants de mieux nous connaître ou au contraire, effacer tout ce qui pourrait tenir notre image ?
Ce film remet en cause la relation humaine à la vérité. Elisa est confrontée à un dilemme : doit-elle partir à la recherche de son père biologique ou se satisfaire d'un beau-père qui l'aime comme sa propre fille et rester à ses côtés alors qu'il approche de la mort ? La vérité doit-elle être poursuivie à tout prix ? Se lancer à la recherche d'un père biologique est souvent un réflexe des enfants dits "éprouvettes" dans le film alors que c'est une situation de plus en plus banale. Dans le cas d'Elisa, Tom décède alors qu'elle est toujours à la recherche de la vérité concernant l'assassinat d'Abel (son vrai père), juste après qu'il l'ait appelé pour lui demander de revenir auprès de lui.
Je suis totalement tombée sous le charme de cette intrigue autour de vieilles photos (ça doit être mon côté archiviste), de secrets de famille, mais qui reste assez basique en somme.

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le 15 mars 2015

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Marinière

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