Adaptation de la série de mangas éponyme d'Osamu Tezuka, auquel il emprunte seulement quelques têtes et idées primaires, Phénix, l'oiseau de feu (au préalable sorti en France en VHS sous le titre incongru Les Vengeurs de l'Espace) suit l'histoire futuriste de Godo, un jeune homme élevé de manière drastique pour devenir un pilote émérite, qui va s'émanciper du joug de ses dirigeants dictatoriaux pour retrouver le Cosmozone 2772, un oiseau légendaire susceptible de sauver l'humanité, alors à sa perte.


Réalisé par Taku Sugiyama, un animateur qui a surtout bossé sur plusieurs séries TV d'animation et qui signe ici son premier long-métrage, le film nous entraine dans une péripétie spatiale riche et mouvementée, parfois inégale il faut bien l'admettre. En effet, perdu entre ses transpositions poétiques des planches de Tezuka et son intrigue dynamiques bourrée d'action et de romance, Sugiyama livre un film intéressant, passionnant par moments, mais également bancal, perturbé par quelques séquences musicales aussi dispensables que joviales (les frasques des créatures cartoonesques Pincho et Crack, le quotidien des travailleurs du camp, la longue introduction sur la jeunesse de Godo qui rebutera au premier abord les spectateurs désireux de regarder un film d'animation dans la même veine que "Capitaine Flam" ou "Albator"...).


Ces séquences allègrement inspirées par celles, immortelles, de Fantasia, tranchent avec évidence avec le rythme global mais également avec le design principal du long-métrage mais forçant le respect de par son animation ahurissante, Sugiyama proposant de sublimes prouesses de mise en scène, alternant entre fluidité des mouvements et exploitation envolée des décors, offrant des perspectives que l'on jurerait en trois dimensions. Le scénario se penche aussi bien sur des thématiques futuristes à l'époque avant-gardistes pour du cinéma d'animation, à l'instar de l'écologie d'ores et déjà au centre des sujets nippons et de la fine limite entre l'âme humaine et celle des robots (le film est sorti deux ans avant Blade Runner).


Ainsi, en dépit d'un rythme bâtard et d'une longueur évidente, Phénix, l'oiseau de feu reste une œuvre méconnue, intrigante et poétique, une épopée sidérale aux thèmes actuels se classant pour l'anecdote parmi une saga variée comprenant notamment deux OAV, un film en live-action et plus récemment une série animée.

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le 24 déc. 2020

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