Un film trop subtil pour moi sans doute

Ce Petite Maman m'a déçu. Et je le suis d'autant plus que Céline Sciamma est une réalisatrice que j'apprécie d'ordinaire. J'ai aimé, parfois avec quelques réserves, tous ses films précédents. Mais là... Comment dire ? J'ai trouvé l'opus quasi insignifiant. En même temps, paradoxalement, que trop intellectualisé.

Je lui reconnais (cela paraîtra dérisoire) une certaine joliesse. Il y a notamment une jolie lumière ; les petites filles, qu'on distingue mal l'une de l'autre (on se demande toujours si on a affaire à Nelly, la petite fille de l'histoire, ou à Marion, sa petite maman, en fait sa mère du temps où elle était elle-même une petite fille), sont mignonnes et réussissent les trois-quarts du temps à oublier qu'on est en train de les filmer.
Sinon, l'histoire m'est apparue un peu gnan-gnan, anodine, presque insignifiante. Qu'est-ce que la réalisatrice a cherché à nous dire ? Nous parler de la complicité mère-fille ? De la sororité ? De son vécu de petite fille entre son père et sa mère ?
Malgré la relative brièveté du métrage (72 minutes), j'ai trouvé le temps long. J'ai même eu l'impression de le perdre.
Suis-je passé à côté du film ? Je crois tout simplement que je n'ai pas accroché à la dimension fantastique du scénario et à la façon dont la réalisatrice l'exploite.
Qu'une petite Nelly, venue avec ses parents dans la maison d'enfance de sa mère Marion, imagine rencontrer sa mère à l'âge/époque où celle-ci était elle-même une petite fille, puis voir les deux petites filles (Nelly et sa petite maman Marion) : finir de construire la cabane que Marion à huit ans construisait, recracher la soupe que la mère de Marion (donc grand mère de Nelly) leur a servi, jouer "aux petits chevaux", préparer des crêpes et les faire sauter maladroitement, dormir dans le même lit, transporter un canot pneumatique jusqu'au lac où elles pagayent ensuite avec application, puis finalement se dire au revoir, parce que la séquence fantastique (pendant laquelle le curseur-temps reculait ou avançait d'un quart de siècle selon les scènes) est terminée et qu'il est temps que la petite Nelly retrouve sa Maman redevenue une grande personne, ça ne m'a ni vraiment captivé, ni particulièrement remué.
Les intentions de la réalisatrice étaient-elles trop subtiles pour moi ? J'ai eu l'impression d'avoir de trop gros doigts pour enfiler ces perles.
Et puis... ce n'était pas le genre de film dont j'avais besoin après une longue période de disette.
Bref, le Sciamma fait pâle figure quand on le compare, par exemple, avec le film choc d'Emerald Fennell : Promising Young Woman qui, lui, a un vrai scénario.