Le Secret du Bonheur

Voler jusqu'à l'étoile du matin, voguer vers le Pays Imaginaire, ne pas grandir et s'éclater toute la journée aux côtés d'Indiens et d'autres enfants perdus pour mieux combattre aisément les adultes, n'est ce pas le rêve de tous que l'Oncle Walt propose avec sa vision de Peter Pan ?

Disney simplifie beaucoup l'oeuvre de James Matthew Barrie, notamment dans la complexité des personnages, le passage à Londres, bien trop court, ou encore un Crochet qui n'est ici qu'un peureux faire-valoir, ce qui engendre d'ailleurs quelques regrets. Pourtant, la firme arrive, dans le même temps, à extraire toute la réussite du bouquin, à savoir créer un univers fascinant et passionnant, stimuler l'imagination du spectateur ainsi que nous faire voyager dans un monde unique, sans réelles frontières et dans lequel on est ce que l'on veut être.

Si on combine cet aspect-là, à la réussite des Disney venant de cet âge d'or, ça donne un film réussi, unique et passionnant, avec des personnages qui le sont tout autant, malgré les simplifications, et bénéficiant d'un extraordinaire support. Se basant sur un rythme assez rapide, on est assez vite immergé au cœur de cette histoire, avec une bonne maîtrise du rythme, de l'intrusion de chansons, ici assez bonnes à l'image de Your Mother and Mine, ou encore des émotions, centrés autour du rêve et du refus de grandir.

On y trouve donc un parfum mélancolique donnant une touche assez spéciale à l'oeuvre, un point de vue intéressant sur le refus de grandir, et une fin très réussite allant dans le sens contraire comme en témoigne le choix de Wendy. Les dessins sont remarquables, Disney arrivant plutôt bien à créer un monde coloré à partir des écrits de Barrie, avec quelques séquences inoubliables et souvent remplies de bonnes idées.

Si Disney commet quelques fautes dans l'adaptation de l'oeuvre de James Matthew Barrie, ils parviennent tout de même à mettre en scène sa formidable créativité, par le prisme d'un implacable savoir-faire, d'un point de vue intéressant sur le monde de l'enfance ou encore d'une plongée dans nos rêves qui ne demande qu'à stimuler notre imagination.