Après le film allemand La salle des profs, Teddy Lussi-Modeste propose un nouveau film sur les disfonctionnements du monde de l'école qui sort avec son Pas de vague. A moins d'un mois d'intervalle, ce sujet semble être à la mode et ces deux films vont forcément subir le jeu des comparaisons.

Au rang des qualités, le réalisateur est un ancien prof, et ça se voit. Les élèves sont crédibles et François Civil est très bon dans son rôle de jeune prof sexy investi et consciencieux. Là dessus, il n'y a rien à redire. Ensuite, je m'attendais à quelque chose d'assez plat dans la mise en scène, mais force est de constater que le film est très bien filmé. Les images sont belles, il y a quelques très jolis plans de caméra.

Tous ces éléments sont mis au service d'un scénario qui monte en tension au fur et à mesure du film. Ca fonctionne très bien, certes, mais c'est là que les critiques arrivent. Dans La salle des profs, c'est le système qui était mis en avant. Tout était fait pour montrer le poids d'une structure englobante, où les individus ont finalement peu de marge de manœuvre. Dans Pas de vague, le choix posé est diamétralement opposé. Tous les problèmes sont créés et exacerbés par des individus isolés. Ce sont les choix individuels qui façonnent le scénario. Alors en soi, pourquoi pas ? Mais ces décisions sont tellement mauvaises et contreproductives que ça en devient totalement incohérent. Les personnages sont réduits à des êtres soit stupides, soit mauvais, ce qui entrave l'empathie qu'on peut avoir pour eux.

C'est dommage de mettre si peu de nuances, on aurait pu assister à un thriller social intense mais c'est gâché par ces facilités narratives. En plus de ça, la scène finale est complètement hors de propos et casse complètement la tension du film. C'était la pire idée pour terminer son film. Bref, le film est selon moi complètement détruit par son propos simpliste et à côté de la plaque.

Loeil-de-Lynx
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes 2024 et cinéma et Les meilleurs films de 2024

Créée

le 12 avr. 2024

Critique lue 58 fois

Loeil-de-Lynx

Écrit par

Critique lue 58 fois

D'autres avis sur Pas de vagues

Pas de vagues
lhomme-grenouille
5

Se rapprocher du vrai, est-ce faire du cinéma plus juste ? (Vous avez quatre heures...)

Hasards du calendrier (sûrement), il aura fallu que ce Pas de vagues sorte seulement trois semaines après La salle des profs d’Ilker Çatak.Pas de chance pour notre présent film qui, de par son sujet...

le 27 mars 2024

25 j'aime

23

Pas de vagues
Azur-Uno
7

La société aux trousses

Professeur de lettres, acteur et réalisateur, Teddy Lussi-Modeste nous offre avec ce film son troisième long-métrage, issu d'une fait réel qui lui est arrivé en 2020 : alors qu'il enseignait en...

le 31 mars 2024

20 j'aime

12

Pas de vagues
FministeLibertaire
1

Ouin Ouin

1. On a que la version des faits du mec2. Instrumentalisation de l'homosexualité3. Racisme 4. Sexisme évidemment ! Pourquoi se cantonner à des accusations de propos inappropriés et ne pas faire...

le 1 avr. 2024

16 j'aime

Du même critique

Dune - Deuxième partie
Loeil-de-Lynx
6

La froideur du désert

Lorsque Denis Villeneuve nous a pondu le premier volet de la saga Dune, il a été adulé, presque porté aux nues à la manière d'un messie à la Paul Atreides. Il était le génie qui avait réussi à...

le 15 mars 2024

1 j'aime

Ferrari
Loeil-de-Lynx
6

Michael Mann en perte de vitesse

Michael Mann est un réalisateur que j'aime beaucoup. Pour moi, il a fait quelques chefs-d'œuvre du cinéma moderne, Heat, Miami Vice, Collateral, ou même Hacker ou le Dernier des Mohicans. C'est un...

le 23 févr. 2024

1 j'aime

Winter Break
Loeil-de-Lynx
8

Winter's "payne"

J'ai découvert Winter Break au cinéma le lendemain de ses multiples récompenses acquises lors de la cérémonie des golden globes. J'en avais entendu beaucoup de bien, c'est donc avec beaucoup...

le 12 janv. 2024

1 j'aime