Solitude et compagnie

Annie, Alfie et Péré sont tout les trois à Majorque, ils ne se croiseront jamais, mais nous les suivront séparément durant leurs vacances pour les deux premiers et son travail pour le troisième.
Ce sont trois tranches de vie nous montrant trois individus cherchant a rompre leurs solitude, solitude d'autant plus lourde que cela se déroule dans une station balnéaire pleine de soleil et de touristes.

Nous découvrons Annie après ce qui semble être une folle nuit d'amour avec André. Petit détail Annie est septuagénaire, lui son nouvel amant (on ne le verra jamais) et on sent son refus de la solitude, mais tout va bien, elle a un nouveau rendez vous avec André ce soir, quoique.....

Alfie est un anglais, un peu gringalet, d'une vingtaine d'années accompagnant ses parents qui ne le laissant pas respirer, mais il s'en fout, il est en train de se faire une copine.....enfin, c'est vite dit.

Péré n'est pas en vacances, c'est un local qui conduit le petit train pour travailler, et il a un probleme : séparé de sa femme (on ne la verra jamais) , il cherche l'affection de sa fille d'une douzaine d'années, quitte à foutre en l'air son travail et son compte en banque.

Le premier long métrage de Valery Rosier, venant du court et du documentaire, se pose en voyeur, un peu comme un documentariste ferai pour l'objet de son reportage, et nous place aussi dans cette position, nous faisant réagir aux actes de ces personnages : Annie qui tente toute la nuit a contacter André, Alfie qui traine avec deux roublards (euphémisme) et Péré qui explose son compte en banque.

On est donc voyeurs, mais aussi impliqués, aidé par l'absence de deux personnages clefs (André et la mère) car ces gens là, ben ça pourrai être nous cherchant par tout les moyens a rompre notre solitude, a croire en l'autre.

Chacun d'entre eux finira par avoir une petite victoire, Annie en se rendant compte que l'ambiance de son voyage organisé, qu'elle rejette depuis le début, est une manière de sociabilisé, Alfie que ses parents sont là pour lui et l'aime tout simplement et enfin que la fille de Péré a compris les sacrifices qu'il fait pour elle.

D'un naturalisme total, sans effet spéciaux ni mouvements de camera superflu, "Parasol" est agréable a voir, sans tomber dans le misérabilisme lacrymal, ni dans l'optimisme débordant, les acteurs, la durée du métrage et la réalisation sont suffisamment maitrisés pour les "banales" histoires de nos "héros" soient aussi les nôtres.