Je m'étais promis de ne rédiger aucune critique, celle ci sera la seule.
Voici un film qui m'est apparut, d'un peu nul part, avec son titre multicolore et son haut chapeau, dans un grand appartement. C'est le dernier Tati, pour moi le premier, je n'était pas le seul. Moi qui aime les carnavaleries, les acrobaties, les mimes et les bretelles, je ne le savais pas encore, mais ce film était fait pour moi. Le chien, les chutes, le chapiteau, l'orchestre, ... et ce colle roulé rouge. Il y a tout. Sauf peut être Bashung et Azucena Caamaño, et le cheval autour.
Et pourtant dans cette apparente liesse circassienne, apparait une nostalgie, presque mélancolie, d'une l'enfance qui se promène. Elle était là, flottante - j'ai vu ces deux gamins perdus sur la scène. Un climax d'enfants qui ne font rien. Comme seul les enfants ne font rien.
Il faut alors, à ce moment précis, compter sur l'épaule voisine, s'y laisser faner. Le film aura cette classe infinie de vous laisser fermer les yeux, un peu, puis qu'il n'a pas grand chose à vous raconter. Et lorsque l'on y revient, on est bien, on a envie d'être dans le public bariolé, au milieu des ballons, odeurs de popcorn sucré, et dans le ventre des petits ronrons.
Après le film, on s'endort bien, main dans la main.