Paprika par toma Uberwenig
Je fais partie de ceux qui ont juste aimé Perfect Blue.
Je l'avais trouvé original, bien réalisé, et haletant.
Mais à coté de ça, les facilités d'usage quand on traite d'un délire schizo ne nous sont malheureusement pas épargnées, et je suis souvent septique quand on me fait trop souvent le coup du "je l'ai vraiment vécu ou tout était dans ma tête ?"
Bref, un peu trop de grosses ficelles, mais pas suffisamment grosses pour me gâcher un film de grande qualité.
Mais ici, j'ai été soufflé, retourné, ému, emporté dans cette fanfare mentale.
On sent une magnitude, une intensité apocalyptique qui le rapproche d'Akira sur bien des points.
Mais ici, il y a une étrangeté enjouée, une parade dyonisiaque emportant tout sur son passage, une sorte de folie communicative, jouissive, chaleureuse.
Epicée.
Le réalisateur ne renie pas ses obsessions, les thèmes qui font l'armature de Perfect Blue, mais il y insuffle une saveur troublante qui étonne, émoustille, ne laisse pas insensible,
une apocalypse tout en couleurs, en saveurs.
Oui, Paprika fait dès lors partie des monuments de l'animation, un divertissement résolument adulte qui parle néanmoins à l'enfant qui est en nous.