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De retour de son exil aux Etats-Unis, Julien Duvivier reprend son cinéma presque comme si ne rien était. Ce premier film d'après-guerre d'après une nouvelle de Georges Simenon, reprend tous les codes du cinéma français d'avant guerre. Mais le climat a changé et Duvivier le sens dans les règlements de comptes et la délation qui sévit à la sortie de la guerre. Un aspect qui devient le sujet principale du film alors qu'il est moins appuyé dans le roman. Revenu de son exil américain où il a vu leurs films au happy ends inévitables, il souhaite profiter de la liberté de mettre en scène un film noir en France. Mais le public de l'époque qui sort de la guerre n'aspire pas à ce genre de vision. Ce explique l'échec commercial du film qui ne rentra pas dans ses frais exorbitant en raison de l'énorme décor de Serge Piménoff du quartier de Villejuif, entièrement reconstruit dans les studios méditerranéen de la Victorine. Le cinéaste a tout de même ramené dans son bagage des Etats-Unis le gout des contrastes noirs et blancs des films noirs américains (eux-même inspiré de l'expressionnisme allemand des années 20) et va l'appliquer avec son chef opérateur Nicolas Hayer avec brio dans le film. Après son exploitation, le film va tombé dans l'oubli pendant plusieurs décennies. A la lumière de sa redécouverte, on soupçonne Alfred Hitchcock d'avoir plagié plusieurs séquences du film dans plusieurs de ses scènes les plus marquantes de sa carrière des années 50 (la fête foraine dans "L'inconnu du Nord-Express", le voyeurisme dans "Fenêtre sur cour" ou la séquence des toits dans "Sueurs froides"). Aujourd'hui réhabilité, il est reconnu comme un de ses meilleurs films dans une carrière prolifique en chef d'oeuvres.
Patrice Leconte fera un remake du film avec Michel Blanc plus proche du roman mais moins réussi en 1989.

Jean-FrancoisS
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le 14 juil. 2016

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