M'est avis que la réalisatrice préférée de la petite Gia doit être Sofia. Le consanguin c'est un peu malsain quand même. Je me demande si Val Kilmer est censé représenter le bon vieux Francis ?

Le message, aussi pessimiste soit-il, est assez intéressant : les gosses sont irresponsables, les parents pas mieux. Mais cela ne me suffit pas. Le scénario est décousu, accumule les petites scènes de vie qui s'avèrent intéressantes en soi mais qui ne mènent à rien : tout est dit et redit par la suite, le film aurait pu n'être qu'un court métrage. La scène la plus intéressante, pour moi, est ce dialogue qui ouvre le film. Le reste, ce n'est que de la démonstration figurative. Montrer que les gosses vont mal, c'est bien beau, mais c'est dommage de ne proposer aucun enjeu narratif. Ainsi, les conflits ne sont pas vraiment mis en avant, on voit juste des jeunes vivre. Et cette représentation m'a paru juste assez souvent, donc tout n'est pas perdu. Mais ça ne fait pas une histoire pour autant.

Ce qui m'a gêné aussi, c'est que l'auteure soit tellement le cul entre deux chaises. Je ne sais pas si c'est un défaut présent déjà dans le bouquin, puisque je ne l'ai pas lu ; d'un côté, il y a une représentation crue, et d'un autre une représentation fantasmée, édulcorée. Si c'était juste pour soutenir le point de vue naïf de l'héroïne, cela pourrait fonctionner, mais ce n'est pas le cas. Cela fait un peu poétique, mais ça casse le ton du film.

La mise en scène bénéficie d'une très belle photographie. Au bout d'un moment je me suis dit : autant qu'elle fasse juste de la photo. Les acteurs sont d'ailleurs tous très beaux, chaque scène est jolie. Mais ça ne raconte pas grand chose. Le découpage est très maladroit ; j'ai souri devant la scène de sexe de l'héroïne, cette poésie est trop mal amenée ; le match de foot est très mal découpé, on ne se situe jamais, il n'y a aucun plan intéressant, clairement Gia n'était pas intéressée par cette séquence.

Bref, un film bien maladroit, qui ne raconte rien de plus que ce petit message, qui manque d'une vraie narration pour donner vie à ce petit monde.
Fatpooper
4
Écrit par

Créée

le 22 févr. 2015

Critique lue 845 fois

8 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 845 fois

8

D'autres avis sur Palo Alto

Palo Alto
guyness
6

Faux rejeton

(Gia, décidée) - Maman, papy, tonton, bref tout le monde, je profite de cette grande réunion de famille pour vous faire une annonce. Je sais que ça ne va pas être forcément facile à entendre. Mais je...

le 1 nov. 2014

32 j'aime

14

Palo Alto
Velvetman
7

Palo Alto

Venant de la mode et de la publicité, la petite dernière de la famille Coppola décide de suivre les traces de sa tante, avec Palo Alto, film sur le désarroi d’une jeunesse des beaux quartiers...

le 29 oct. 2014

15 j'aime

3

Palo Alto
EvyNadler
7

Pali Palo dans son berceau.

La nièce de Sofia Coppola, Gia, arrive à restituer le malaise de Virgin Suicides avec une candeur et un réalisme beaucoup plus appuyés. Elle arrive à marier ce vers quoi le cinéma de Sofia aurait dû...

le 28 nov. 2014

13 j'aime

2

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55