Petits gosses de riches déprimés

Nouvelle cinéaste de la famille Coppola, Gia ne s'éloigne pas vraiment du thème principalement développé par sa tante Sofia, l'adolescence. Ce n'est pas plus mal, parce que malgré ce qu'ont pu penser les auteurs des critiques virulentes que j'ai pu lire, Palo Alto n'est pas si nul que ça, même si ce n'est clairement pas un chef d'oeuvre.


Je ne suis pas une cinéphile avertie, je ne connais rien à la mise en scène ni aux façons de tourner, tout ce que je demande, c'est que le caméraman ne soit pas atteint de la maladie de Parkinson comme celui d'Hunger Games 1. Je vais donc baser uniquement ma critique sur l'histoire et ce que j'ai ressenti.


Le scénario est simple : des ados d'environs dix-sept ou dix-huit ans vivent dans le quartier très huppé de Palo Alto en Californie. Mais ces pauvres petits gosses de riches déprimés et désillusionnés passent la moitié de leur temps (voir les 3/4) bourrés/défoncés, ils sont désœuvrés et pour y remédier se noient dans le sexe, l'alcool et la drogue. Certains sont complètement tarés et pour se prouver quelque chose et impressionner les autres, ils trouvent des trucs débiles et dangereux à faire, style rouler à contre-sens sur l'autoroute. Ajoutez à ces tarés une nana qui va voir passer sous son nez les appareils génitaux de tous les mecs de Palo Alto, une autre à peine plus mature que les autres se taper son prof de sport, un gars conduire bourré se faire arrêter, et dans cette ambiance d'autodestruction ils essaient de trouver un sens à leur vie blablabla...


J'ai eu l'impression parfois de tout simplement regarder un épisode de Skins. Le thème est le même, les "vices" des personnages sont les mêmes, une des rares choses qui change, c'est le milieu social : dans Palo Alto, les ados sont clairement issus de la classe aisée tandis que dans Skins on est plus dans la classe moyenne. L'argent dans Palo Alto est omniprésent : les baraques, les voitures, l'argent qui passe dans la drogue, les piscines, leur bahut, leurs fringues... Les personnages passent le temps en faisant des trucs cons, en fait, je crois que plus que l'adolescence, le thème, c'est l'ennui. Des personnages qui se morfondent, qui contemplent leur vie sans vraiment en être acteurs et qui du coup se sentent obligés de faire des choses stupides pour ressentir quelque chose. C'est du déjà-vu, mais ce n'est pas inintéressant.


Passons aux acteurs ; Emma Roberts, que j'avais déjà vue dans plusieurs films, ne m'a pas impressionnée. Elle ne m'impressionne jamais. Je la vois toujours dans les mêmes rôles de l'adolescente richou qui se fait chier (Wild Child, The Art of Getting By...) ou de l'ado un peu plus sage que les autres et qui tente de les raisonner (Twelve). Bref, elle ne m'a toujours pas convaincue, j'attends de la voir dans un rôle qui la mettra peut-être un peu plus en valeur. James Franco... J'ai peur de pas être très objective à son propos. Le trouvant profondément séduisant et étant amoureuse de lui depuis le jour où je l'ai vu dans Spiderman (j'avais six ans), je l'aime beaucoup sans vraiment prendre en considération son jeu d'acteur. Mais sa performance dans 127 Heures m'avait impressionnée, et son personnage dans Palo Alto ne m'a pas vraiment frappée en fait, il est assez transparent. Nat Wolff, le taré, déjà vu dans The Fault in our Stars et bientôt dans la seconde adaptation d'un bouquin de John Green, Paper Towns, est pas mal, mais je l'ai préféré dans TFIOS. Mais la petite découverte pour moi c'est Jack Kilmer, ses cheveux de paille, sa bouille de bébé et son air pourtant grave, adorable, frais, je l'ai bien aimé, même s'il ne présente pas vraiment de talent particulier pour le métier d'acteur, dans ce film en tout cas.


Enfin, Palo Alto est l'adaptation du roman autobiographique éponyme de James Franco. N'ayant pas lu le bouquin, je ne peux pas le comparer avec le film, et je trouve intéressant que J. Franco se diversifie (acteur, réalisateur, écrivain, photographe...) après, mieux vaut faire une activité avec qualité que s'éparpiller et ne pas bien approfondir. De plus, ce n'est pas parce que tu es une star célèbre que tu es doué en tout et il faut parfois se contenter de faire uniquement ce que tu sais bien faire (la famousité n'excuse pas tout, cf Joseph Gordon-Levitt, très bon acteur mais ayant réalisé un film très très moyen, Don Jon). Les critiques étant très diverses sur son livre, je ne vais pas juger James Franco et remédierai prochainement à cette lacune.


Bref, en conclusion, un film plutôt sympa à regarder, qui sonne parfois creux, comme vide de sens, mais passe le temps, pas du tout désagréable. En fait, il est assez dispensable, même si distrayant.

ravenclaw
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le 2 nov. 2014

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