Au sortir de ce second volet intitulé Uprising, coupable d’une médiocrité conséquente, je m’interrogeais : Pacific Rim était-il aussi bas du front ? Le revisionnant pour l’occasion, je me rassurais : Guillermo Del Toro, en bon aficionado du genre et metteur en scène émérite, était bel et bien parvenu à s’affranchir de la simplicité apparente de son scénario, sublimant ses personnages archétypaux mais justifiés comme sympathiques, magnifiant l’image dans une débauche dantesque mémorable. Tout le contraire de son rejeton en somme.
Un tel échec questionne donc, car quand bien même le cinéaste mexicain aurait cédé sa place au « novice » Steven S. DeKnight, son ombre aura plané tout du long sur le projet (à la production) : aussi, comment expliquer que l’âme fun et épique de l’opus originel se soit « transformée » de la sorte ? Car là est le fond du problème : l’on jurerait avoir visionné le dernier Transformers en date. Diantre. Du Bay tout craché dans le texte, Uprising fait fi de toute nuance, cumulant les poncifs de l’actioner de SF grand spectacle, débauche caractérisée de grosses ficelles rutilantes et explosives.
Charlie Hunnam victime de son agenda, le long-métrage s’arque essentiellement autour du fils de Pentecost, interprété par John Bogeya : tâchant de faire au maximum abstraction de l’antipathie qu’il m’inspire, gageons que ce dernier aura fait de son mieux au regard des circonstances. Au gré d’un scénario signé par une multitudes de mains, Jake cristallise rapidement les affres du bousin : facile et expéditif. Du divertissement en roue libre donc, ne s’embarrassant que trop peu de donner du corps à son sujet, aussi basique serait-il : prises séparément, certaines de ses idées pouvaient convaincre, mais le capharnaüm militaro-politique qu’il nous sert compose un ensemble au mieux prévisible, au pire idiot.
À titre d’exemple ciblé, le cas Newton est éloquent : une bonne manière, sur le papier, de redistribuer les cartes et prendre à contre-pied l’attendu, pour finalement se vautrer dans une outrance jamais crédible, délestant du récit tout soupçon d’ampleur, d’émotion et de surprise. Survitaminé à l’envie, Uprising enquille séquence badaboum sur séquence badabam, punchlines forcées et simulacre d’héroïsme ; ajoutez-y les yeux doux grossiers qu’il adresse au public chinois, son sauveur attitré, et vous obtenez ainsi un cas d’école du blockbuster symptomatique de son temps.
Peu de choses à sauver en somme en ce qui concerne cette amère désillusion.