La déception fut grande lorsque le réalisateur du Labyrinthe de Pan abandonna le premier opus de la nouvelle trilogie de Peter (Lucas ?) Jackson, mais découvrir qu’il développait un nouveau projet Nommé Pacific Rim mettant en scène des monstres exterminateurs combattus par des robots conçus pour protéger l’humanité, suffisait à dissiper ce désarroi.

Une « éternité » plus tard, cet objet filmique fantasmé débarque enfin et autant dire que le résultat est à la hauteur des attentes. Car force est de reconnaître que Guillermo Del Toro a toujours su diversifier ses projets aussi bien dans le genre que dans l’approche. Si de micro liens thématiques relient le labyrinthe de Pan et Hellboy (le passage à l’âge adulte, la responsabilisation), il tend à s’adapter au matériau et non l’inverse, une preuve de talent pour un réalisateur qui évite la redite malgré son évident attachement à l’enfance, de son importance à sa fragilité.

Ce caractère marqué laissait présager le résultat à venir comme une évidence, telle une esquisse ancrée dans les esprits en attente de finalisation. Pourtant, le réalisateur n’hésite pas, dès l’introduction, à surprendre et déstabiliser. Son prélude se veut explicatif et sa représentation épurée pour un enjeu simplifié dont l’épicentre n’est autre que l’espèce humaine. Une fois délestée de ses conflits politiques et religieux, de ses mœurs et ses vices, L’humanité entière se voit soudée, face à un seul ennemi en brandissant une unique devise, survivre.

Une fois le concept assimilé, on accepte d’autant plus cette galerie de héros écorchés, emplis de haine et motivés par la vengeance pilotant ces machines majestueuses, Symboles de puissance, et de fraternité. Ce concentré brut d’émotions devient le carburant du récit, rythmé par des séquences de luttes et destructions massives qu’il magnifie par le sens du découpage et de la mise en scène.

On ressent un besoin d’exploiter pleinement toutes les possibilités de cet univers par le biais d’un scénario ou chaque confrontation parvient progressivement à noircir le dessein des protagonistes et permet d’insuffler à ce qui pourrait être qu’un divertissement premier degré, une âme d’enfant tourmenté.

Pourtant, les défauts ne manque pas, certains personnages peuvent paraître superflus ou manquer d’épaisseurs et les touches d’humours infantiles deviennent parfois embarrassantes, mais on ne peut contester le savoir faire de ce maitre de l’enchantement qui met en image avec beaucoup de sincérité, de générosité, et d’application, un rêve de gamin, nous rappelant à chaque sourire béat et regard émerveillé, celui que nous étions tous et qui sommeille toujours en nous.
KrisMery
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le 10 sept. 2013

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Kris Mery

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