La compassion des extrêmes de l'âge.

Film assez méconnu de Kiarostami, qui m'a été renseigné par un ami iranien, "where is friend's house" est représentatif d'un cinéma simple mais pas simpliste. [Spoilers]

L'histoire est sa simplicité : un enfant reprend chez lui par erreur le carnet de devoirs de son voisin de banc. Il se trouve qu'ils doivent rendre un devoir pour le lendemain, et s'il advenait que son voisin de banc ne l'aie pas, il serait renvoyé de l'école.

L'enfant s'échappe alors vers le village voisin qui se situe de l'autre côté de la vallée, à la recherche de la maison de son ami, dont il ne connaît que le prénom. Il demande à toute personne qu'il rencontre "où est la maison de mon ami", et erre jusqu'à la nuit dans le village. Il finit par s'attirer la sympathie d'un vieil homme qui l'emmène de par les rues en lui racontant les souvenirs qui lui reviennent.

Sans vous en donner la conclusion, le film se termine par un geste de l'enfant qui vient du coeur. Un geste simple et altruiste qui donne son sens à tout le film. Kiarostami délivre ici sa parole généreuse et humaniste, sur le thème du don de soi, pour ne pas dire du sacrifice. Le désintéressement de l'enfant, et sa rencontre avec un vieil homme parvenu à l'autre bout du chemin de la vie, sont le cadre de la naissance d'un geste humain fondamental et unique chaque fois qu'il se produit.

Un grand moment de poésie.