Oscar par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Bertrand Barnier a tout pour être heureux. En effet il exerce la lucrative profession de promoteur et vit entouré de Germaine, son épouse aussi dévouée à son mari qu'à sa fille Colette, capricieuse au possible. Cela n'empêche pas cet homme d'être survolté et irascible. Son seul univers reste sa fortune qu'il engrange sans trop se soucier du reste. Toutefois cet univers va basculer lorsque Christian, son plus proche collaborateur, va s'inviter à un petit déjeuner en tête à tête et qui de surcroît risque d'être mouvementé,ce dernier voulant tout simplement faire chanter son patron afin qu'il lui double son salaire. Bertrand Barnier prend la chose de très haut avant de "s'écrouler" lorsque Christian de plus en profite pour lui demander la main de sa fille. Et puis vient le coup de grâce, cet amant soi-disant éperdu avoue à son patron que depuis quelques temps il subtilise régulièrement à son directeur une certaine somme d'argent qui, avec le temps, s'est transformée en un magot assez considérable. Mais pour Christian les choses se compliquent également d'une part parce que Bertrand est un tenace et un rusé dans le domaine financier et d'autre part parce qu'il apprend qu'en fait son amie s'est faite passer pour la fille de son patron afin d'attirer l'attention de son soupirant. Pour corser le tout, Colette annonce qu'elle est enceinte du dénommé Oscar, le chauffeur de Bertrand Barnier. L'ambiance est à son comble avec l'accumulation de toutes ces révélations incroyables...


Il ne fait pas bon réveiller le promoteur immobilier Bertrand Barniet en lui rendant une petite visite à son domicile aux premières heures matinales. Cette attitude est d'autant plus incongrue lorsque le fait provient de Christian Marin, son modeste comptable qui vient demander le plus simplement du monde une augmentation de cent pour cent de son salaire pour se marier. De plus il lui déclare avec un toupet monstre qu'il détourne régulièrement des sommes sur les comptes de l'entreprise et tout cela pour épouser la fille de ce pauvre Barnier qui s'en étouffe de rage. Tout se conjugue pour que l'existence de cet impérial promoteur, intouchable jusqu'alors, devienne un véritable chemin de croix. Les embûches sont innombrables, le sort se lie contre lui, sa femme ne comprend plus rien à l'affaire. Colette, inconsciemment ou non, ne fait rien pour arranger les affaires et les nerfs de son père alors que la fidèle servante rend son tablier et se marie pour devenir ... baronne! Christian Marin a tous les atouts dans son jeu mais parfois un grain de sable vient enrayer les plus belles mécaniques. Ce grain de sable se nomme Charlotte Bouillon qui elle aussi embrouille les pistes afin d'arriver à ses fins. Manque encore un maillon important dans cette affaire, c'est ce fameux Oscar dont l'apparition va créer quelques fissures supplémentaires au sein de cette assemblée. Mais bon, ce n'est qu'une comédie dans laquelle la morale doit rester sauve et c'est pourquoi il n'est pas infondé de croire au miracle les cinq dernières minutes de cette ténébreuse affaire.


Ce film d'Edouard Molinaro est tiré de la célèbre pièce de Claude Magnier qui remporta à l'époque un succès retentissant grâce aux prouesses d'acteur de Louis de Funès qui finirent d'ailleurs par l"épuiser. Le filon était donc excellent pour porter cette oeuvre au cinéma avec bien sûr le même acteur principal. Alors effectivement, pour ceux qui n'ont pas vu la pièce, ce film donne un aperçu. Louis de Funès explose et mène la baraque à tel point que l'on se demande: "Y a t-il un réalisateur dans l'avion ?". Il faut dire qu'Edouard Molinaro n'apporte pas grand chose de plus, il se contente de nous faire du théâtre filmé et bien entendu l'imagination n'apporte pas vraiment sa touche personnelle. L'intrigue alambiquée permet bien sûr à Louis de Funès de faire son numéro habituel, sans ménager sa peine, à tel point que l'on peut considérer que l'attrait du film, c'est uniquement lui et Claude Rich qui, comme dans beaucoup de ses rôles, se montre un personnage suffisamment impertinent et assez fine mouche pour mettre assez mal à l'aise. Claude Gensac est toujours la fidèle épouse et l'un des souffre-douleur de "Fufu" alors qu'Agathe Natanson dans le rôle de la fille du couple Barnier nous campe un personnage assez grotesque. Mario David n'apporte pas grand chose à l'affaire et Paul Préboist se contente d'être l'éternel majordome quelque peu dépassé par les évènements. Ce que l'on peut donc retenir de ce film, c'est qu'Edouard Molinaro n'est pas Gérard Oury dont son association avec "Fufu" fera date aux travers des oeuvres qu'ils réalisèrent ensemble.


Oscar reste donc une comédie sympathique, sans grande originalité et un peu surfaite grâce au succès de la pièce et au festival Louis de Funès. Bien sûr certaines scènes sont irrésistibles et ne boudons pas notre plaisir d'en rire. Malgré tout, c'est trop peu pour faire d'Oscar un grand film. Les six étoiles que j'attribue récompensent également Claude Rich et Claude Gensac pour l'ensemble de leurs œuvres.

Grard-Rocher
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le 21 mai 2013

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