Je n'ai jamais eu envie de voir ce film. Si je l'ai finalement regardé c'est parce qu'on me l'a conseillé et maintenant que je l'ai visionné je peux le dire : j'ai adoré Only God Forgives. Mieux encore j'ai découvert que Refn nous offre ce que j'aime le plus dans le cinéma.
Only God Forgives c'est une heure et demi de rêve éveillé, une heure et demi de scènes complètement surréalistes où rêve et réalité se confondent, une heure et demi de tension permanente. Une heure et demi pendant laquelle on plane et c'est notamment le cas grâce à sa photographie magnifique.
On pourrait reprocher au film son scénario très (trop ?) classique car en effet c'est l'histoire d'une vengeance qui se réfère en parallèle à l'histoire d'OEdipe. Et malgré cela l'histoire est rendue unique par la façon dont elle est traitée. Tout passe par les silences, le visuel, la musique, le comportement des personnages. C'est ce qui fait la force du film : pas besoin de longs et nombreux dialogues pour s'exprimer. C'est beau et ensorcelant. Refn prouve qu'il n'a pas besoin d'un scénario élaboré pour faire du cinéma.
Quant aux personnages ils sont tous complètement tarés et pimentent le côté surréaliste de l'histoire (c'est notamment le cas du policier et du personnage de la mère). De plus, ils y ajoutent une dimension originale. Le film est original par la façon dont il est traité (tout est flou, on ne sait pas vraiment où l'on va) et par ses personnages. On a du mal à croire au comportement excessif de la mère et du policier, on n'arrive pas à comprendre l'attitude de Julian qui s'efface constamment. En fait il nous est difficile de croire à une histoire pareille aux premiers abord car tout est dans l'excès, il n'y a pas de demi-mesure. Malgré cela Refn réussit à fasciner.
Le film nous prend à contrepied, sort de l'ordinaire et nous propose quelque chose de complètement fou.
Avec Only God Forgives j'ai été entrainée dans un espace où le temps ne semble plus exister et où la folie domine. C'est une expérience magique.
Only God Forgives, on l'aime ou on le déteste, il n'y a pas d'intermédiaire. Dans tous les cas c'est un film qui marque et qui ne laisse pas indifférent.