Après la révélation "Drive", la côte de Ryan Gosling et de Nicolas Winding Refn a explosé auprès du public. Dire que leur nouvelle collaboration était attendue relève de l'euphémisme. Après le visionnage d'"Only God Forgives", on pourra également ajouter que la déception sera proportionnelle à l'attente et accessoirement à la mégalomanie de son réalisateur.
Absolument tout respire la médiocrité.
Il ne faut pas confondre scénario minimaliste et absence d'histoire (ça c'est pour les cinq scènes réellement utiles qui expliquent l'intrigue dans son intégralité en dix minutes et les 80 minutes restantes à jeter).
Il ne faut pas confondre jeu d'acteur et expression monolithique (ça c'est pour Ryan Gosling qui a la même tête tout le long du film, qu'il parle à sa mère, qu'il interroge le meurtrier de son frère ou qu'il reluque une prostituée).
Il ne faut pas confondre mise en scène travaillée et longue publicité pour des luminaires (ça c'est pour l'obsession du réalisateur à gérer plus l'éclairage de ses décors que d'éviter l'ennui aux spectateurs).
Il ne faut pas confondre "se fondre dans le personnage" et un relooking extrême grotesque (ça c'est pour Kristin Scott Thomas, risible en chef blonde d'une organisation criminelle, ressemblant plus à une ancienne prostituée ayant un peu trop longtemps traîné sur le trottoir).
Il ne faut pas confondre ambiance posée et oeuvre lente (ça c'est pour les acteurs qui ne font que marcher au ralenti tout le long du film et le nombre de dialogues encore plus faible que la quantité de répliques de Rihanna dans "Battleship").
A vrai dire, la seule chose que l'on pourra un tant soit peu apprécier est la mise en scène de la violence montrée ici sans concessions. Mais rien de suffisant pour relever le niveau de ce triste spectacle.

EN BREF : "Only God Forgives" pourrait mériter la palme de l'arnaque du moment, ou comment un réalisateur et sa star, boostés par un succès critique et commercial de leur précédente collaboration, nous pondent une oeuvre baignée dans l'auto-satisfaction, la prétention et malheureusement la médiocrité. Un modèle du genre à ne surtout pas reproduire.
cineboy
1
Écrit par

Créée

le 24 mai 2013

Modifiée

le 24 mai 2013

Critique lue 453 fois

2 j'aime

1 commentaire

Critique lue 453 fois

2
1

D'autres avis sur Only God Forgives

Only God Forgives
real_folk_blues
8

Thaî, glande, et Ryan erre.

Only God Forgives n’est pas un bon film. N’allez pas croire que vous verrez Drive, pauvres naïfs. N’allez pas espérer que Fight Club se soit payé un lifting, pauvres consommateurs. Ne supputez point...

le 3 juin 2013

149 j'aime

32

Only God Forgives
Anyo
8

Le langage du silence

Le cinéma est un art Visuel et Auditif. Notre cher réalisateur Danois acquiesce et nous livre une oeuvre à la facture audio-visuelle irréprochable. "Only God Forgives" rejoint "Samsara" et "The...

Par

le 24 mai 2013

140 j'aime

11

Only God Forgives
Gand-Alf
6

... Et l'enfer le suivait.

Pour avoir une idée de mon expression dépitée à la sortie de ma séance de "Only god forgives", je vous invite à vous poster devant un miroir et de vous observez en train de diviser 1356, 876543 par...

le 24 mai 2013

139 j'aime

13

Du même critique

Turf
cineboy
3

Mauvais cheval

Après nous avoir embarqué au Camping à deux reprises, et tenté de remettre au gout du jour le Disco, Fabien Onteniente nous revient avec une nouvelle comédie sur quatre amis de longue date achetant...

le 15 janv. 2013

8 j'aime

1

La Stratégie de la poussette
cineboy
8

Un homme et un couffin

Il était une fois, dans le paysage cinématographique français, un jeune acteur habitué des seconds rôles pas encore très connu, une ex-miss météo de Canal + et une chanteuse issue de la Nouvelle Star...

le 8 janv. 2013

6 j'aime

Only God Forgives
cineboy
1

Le spectateur ne peut pardonner ça...

Après la révélation "Drive", la côte de Ryan Gosling et de Nicolas Winding Refn a explosé auprès du public. Dire que leur nouvelle collaboration était attendue relève de l'euphémisme. Après le...

le 24 mai 2013

2 j'aime

1