Le film est tiré du roman américain éponyme de Jack Finney, publié en France, en 1954, sous le titre «Néant à roulettes» dans la Série Noire. Cet auteur restera dans les mémoires pour son roman suivant «Invasion of the body snatchers».
Le scénariste est un débutant nommé Stirling Silliphant qui brillera ensuite en signant notamment The Linup (Don Siegel), Dans la chaleur de la nuit (Norman Jewison), Charly Ralph Nelson), La guerre de Murphy (Peter Yates), L'aventure du Poséidon (Ronald Neame) et la Tour infernale (John Guillermin et Irving Allen).

Le réalisateur est le quelquefois épatant (à l'époque) Phil Karlson, je pense à : Le Quatrième homme -Kansas City Confidential (1952), 99 River street (1953), Tight rope et The Phoenix City story (1955). Belles réussites à petits budgets.
Ici, c'est aussi un petit film d’une heure vingt, avec un petit budget. On aurait donc pu espérer que tous ces gens sur une même affaire, avec en plus Kim Novak et un hold-up de casino, nous auraient donné un bon film ; perdu. C'est peut-être le plus mauvais Phil Karlson dans le genre noir.
Son originalité vient de la personnalité des casseurs, une équipe d’étudiants potaches qui organisent, uniquement pour s'amuser, le hold-up d’un casino à Reno. Mais l'un d'eux est revenu du front de Corée un peu atteint et il va compliquer l'entreprise.


Pourtant, si le scénario est paresseux, le dialogue est quand même vif et la photo possède ce charme certain du noir et blanc de l’époque. Il y a aussi la séquence réussie du braquage nocturne à Reno avec la foule grouillante des joueurs.
Le casting est moyen ; dans les rôles principaux : Guy Madison, Kerwin Matthews et Kim Novak font le service minimum, Alvy Moore est plutôt classiquement dynamique, seul Brian Keith est très convaincant dans le rôle du psychopathe. Les seconds rôles comme William Conrad en employé du casino, John Larch en flic et Jean Willes sont sans reproches et nous consolent un peu.
En conclusion « ON NE JOUE PAS AVEC LE CRIME » est un film décevant hésitant entre le psychologique et l'action sans jamais se décider tout à fait. Il tarde dans sa mise place et quand il se lance enfin (assez plaisamment), il s'achève aussitôt mollement.

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le 25 févr. 2018

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