Deux amis d'enfance partent en voiture dans les forêts de l'Oregon afin de camper.
Quand je vois les avis dithyrambiques sur le film, et ce que j'en pense, j'ai l'impression de ne pas avoir vu la même chose, et j'en suis désolé, car j'ai trouvé ça chiant comme l'eau de pluie, digne de l'expression où on regarde la peinture sécher. Bien que ça ne dure que 73 minutes, il ne se passe que très peu de choses, beaucoup de non-dits entre Daniel London, un jeune homme qui laisse sa femme sur le point d'accoucher, pour partir sur une invitation d'un ami joué par Will Oldham, et dont on sent très vite que les atomes ne sont pas crochus. Alors ils roulent, écoutent la radio, s'amusent à lancer un bâton à la chienne Lucy, et ils s'enfoncent dans une forêt, où ils vont se prélasser dans un jacuzzi en plein air. Le tout avec très très peu de dialogues, comme si tout était déjà dit entre les deux, qui semblent moins liés qu'on pourrait le croire. Belle musique aussi de Yo La Tengo.
Pour être un peu moins méchant, je dirais que les non-dits sont plus intéressants que ce qu'on voit à l'écran, en particulier la scène du jacuzzi, où il semble se dessiner un léger rapport homosexuel qui ne sera évoqué que dans un seul plan où Oldham va se mettre à masser London, qui semble pour le coup détendu, la caméra s'attardant sur son visage. Mais au fond, la plus belle scène du film est peut-être la dernière, celle avec Will Oldham qui semble pour le coup déconnecté de la vie en société.
Qu'on ne me fasse pas un procès sur les films où il ne se passe rien, j'aime beaucoup par exemple Bergman (ou Persona, vu récemment) où on ne peut pas dire que ça soit trépidant. Mais là, c'est tellement basique au fond, lent, et qui n'aboutit que sur DEUX idées (celles dites quelques lignes plus tôt) que je ne comprends pas l'intérêt de cette histoire. Old joy est le premier film de Kelly Reichardt que je découvre, et vu l'accueil très enthousiaste sur celui-ci, j'ai peur pour la suite...