Oddsac
6.5
Oddsac

Film de Danny Perez (2010)

"-Trop coooool cette zique, on devrait en faire un film!
-Ah ouais man, trop coooool, on pourrait mettre plein de trucs trop chanmé, genre un vampire, des couleurs saturées qui bougent comme dans Windows Media Player y a dix ans, des gens qui se transforment en marshmallows, de la peinture qui coule des murs et des effets de lumière chelous!
-Trop coooool!"

Un dialogue tenu tard dans la nuit par des fans de base d'Animal Collective (j'en suis un) dans les volutes d'une fumée lourde et grasse, en gros, ça ressemble à ça. Et à voir "Oddsac", le film réalisé par Danny Perez autour de la musique du génial groupe de Baltimore, on se dit que l'équipe a inhalé les mêmes trucs et a eu les mêmes idées sans aller chercher bien plus loin une fois les effets retombés.
En deux mots, c'est chiant, mal filmé, mal monté et, surtout, extrêmement énervant.

Ce film, je l'attendais. Sur le papier, il avait tout pour être bien: on nous promettait un "album expérimental", un objet unique à base d'images psyché et muni d'une bande-son écrite tout exprès. En gros, une œuvre qui donnerait corps à la musique d'Animal Co.
Je l'ai finalement découvert en marge du Primavera Sound, en Espagne. Malgré deux jours de concerts et de bières jusqu'à pas d'heure dans les pattes, on était assez nombreux à avoir traversé Barcelone pour s'enfermer dans l'auditorium en plein après-midi, trois heures avant le premier set, au lieu de profiter du soleil et de la plage.
Et là, on nous sert cette espèce de bouillie, ce machin se voulant arty et qui se révèle être une tartine de clichés indé et SF qui clignote, qui matraque, qui fait mal à la tête pour les mauvaises raisons et qui fout en rogne.
Pendant cinquante minutes (thanks God, c'est un moyen-métrage), je me suis tassé dans mon fauteuil, j'ai lacéré les accoudoirs et j'ai dû supporter les plans foireux et les images dégueulasses de ce Perez et sa clique, qui ont réussi à saloper une musique qui semblait prometteuse quand on parvenait à se concentrer sur elle.

Coup de grâce: quand les lumières se sont rallumées et que le réal est revenu sur scène, alors que je cherchais désespérément autour de moi quelque chose à lui jeter au visage, la majeure partie du public, par politesse ou par goût, l'a applaudi.
Pour avoir été là si tôt, les gens dans la salle étaient des fans de base d'Animal Collective. Ils avaient dû fumer la même merde que l'équipe du film.
Jérôme
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le 24 août 2010

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Jérôme

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