Oblivion : autant l'oublier tout de suite !

L’action est censée se dérouler en 2077. En 2017, la Terre a été dévastée par un conflit contre des envahisseurs extraterrestres appelés les Scavs (pour « scavengers » ou « charognards », les « chacals » dans la version française). Après que la Lune a été détruite, les humains survivants sont provisoirement hébergés sur une gigantesque station orbitale en forme de tétraèdre que l’on appelle « le Tet », en attendant de pouvoir s’installer sur une colonie sur Titan, l’une des lunes de Saturne.


Critique


Bien qu’amateur de films de science-fiction, je n’avais pas vu ce film lors de sa sortie en salles. Je ne le regrette pas car j’ai rarement vu un scénario plus confus. Kosinski n’est ni Andrew Niccol (Bienvenue à Gattaca, Les âmes vagabondes, Time out), ni Christopher Nolan (Batman begins, Inception, Interstellar). Tom Cruise, une fois de plus est très à l’aise dans un rôle de héros et tire bien son épingle du jeu mais il est bien le seul, les autres acteurs (en particulier les trois actrices) étant quasiment invisibles. Les décors sont (presque trop) sobres et les effets spéciaux pas trop envahissants. Mais c’est bien tout : ce film ne restera pas dans les mémoires et sera vite oublié. Si vous n'avez pas encore vu ce film, ne le regrettez pas.


Jack Harper (Tom Cruise) est un technicien dont le rôle est de réparer et d'entretenir les drones protégeant les stations chargées d'extraire les matières premières, en particulier l'eau de mer, présentes sur Terre pour les transformer en énergie destinée à terraformer la colonie de Saturne. Lorsqu’il n’est pas en mission, il vit avec Victoria « Vika » (Andrea Riseborough) sur une plateforme-maison futuriste arrimée sur un sommet terrestre qui culmine au-dessus des nuages. Le rôle de Vika est d’assurer la liaison avec Sally (Melissa Leo), en poste sur le Tet (le Tétraèdre).


Mais cela, c’est ce que croit Jack Harper (et le spectateur). La réalité, qu’il découvre à l’occasion du crash d'un vaisseau spatial est bien différente.


Lors de ce crash d’un vaisseau terrestre, Jack décide, enfreignant en cela les ordres supérieurs, de se rendre sur les lieux. Parmi les débris fumants, il découvre les caissons de tout un équipage humain en biostase. Parmi eux se trouve le caisson d’une « inconnue » qu’il reconnaît car il l’a déjà souvent vue en rêve. Sa réaction normale est de porter assistance aux survivants du crash et en particulier de l’inconnue de ses rêves dont le nom, inscrit sur le caisson, est Julia (Olga Kurylenko). Mais il n’en a pas le temps car un drone, envoyé par le Tet, détruit les caissons et tue les survivants. Jack, n’écoutant que son instinct s’interpose entre le drone et le caisson de Julia et la sauve puis il la ramène à la station, ce qui n’est pas du goût de Vika qui, jusqu’à présent, partageait sa vie (et son lit). Ressentant une attirance inexplicable pour Julia, Jack découvre qu’ils ont été mariés et qu’on lui a menti sur toute la ligne sur ce qui s’est passé sur Terre.


Les Scavengers ne sont pas des monstres extraterrestres mais les humains survivants de la guerre dirigée contre les Terriens par ceux-là même qui ont créé le Tet et les drones, dans le seul but d’exploiter à leur profit les ressources naturelles de la Terre. La colonie sur Saturne est une pure fiction. La race humaine n’est plus représentée par les groupes de Scavengers qui survivent dans le seul but d’anéantir le Tet. Jack et Vika sont, sans le savoir, des clones d’eux-mêmes au service du Tet et, en retrouvant ses souvenirs au contact de Julia, Jack comprendra qu’il a été manipulé et sacrifiera l’un de ses clones pour détruire le Tet et débarrasser la Terre de ses véritables ennemis.

Roland Comte

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