« Nude per l’assassino » coche sur le papier pratiquement toutes les cases du cahier des charges du giallo.

Une production italienne. Un tueur vêtu de cuir qui rôde, exécutant ses victimes à l’arme blanche. L’histoire située à Milan, dont beaucoup de scènes de nuit. La police totalement inefficace et très secondaire dans le scénario. Un twist final relativement imprévisible. Des personnages tortueux, ayant chacun leurs vices et leurs secrets, et donc un mobile pour les crimes. Des placements produits réguliers pour le whisky J&B… y compris pour démarrer un meurtre !

Et pourtant il décevra l’amateur du genre. Le scénario est mal travaillé, le film ne propose qu’une succession de meurtres autour de personnages non développés. Jusqu’à une explication finale très poussive.

Ces dames aux physiques de mannequins passent leur temps à se dévêtir au moindre prétexte, semblant avoir la tête vide. Chez ces messieurs, ce n’est guère plus glorieux, c’est un vrai défilé de crétins libidineux. C’est simple, on se croirait presque chez Russ Meyer, l’ambiance macho italienne en plus ! J’ai rapidement arrêté de compter les baffes, les mains baladeuses, et les dragues balourdes…

Au moins le titre n’est pas menteur, ce sera effectivement une parade de paires de seins qui souvent annoncent un meurtre. Pour le suspens on repassera.

Il y quand même quelques tentatives d’humour, j’ai l’impression qu’ils ont essayé de croiser le giallo avec la comédie érotique, autre genre populaire en Italie. D’ailleurs on y retrouve Edwige Fenech (aux cheveux courts !), habituées des deux genres. Mais autant j’ai ri à plusieurs reprises, autant c’était souvent aux dépends du film.

Sur la forme, ce n’est pas non plus très brillant. Les scènes nocturnes sont bien souvent illisibles. Les tueries ne sont jamais vraiment montrées, filmées de dos, en hors champ, ou faisant parties des scènes de nuit en question. Le reste de la mise en scène est basique, on est très loin de l’érotisation réussie des corps féminins. Voir pour la comparaison la trilogie du vice de Sergio Martino, avec la même Edwige Fenech.

Je relève quand même une BO sympatoche, typiquement italienne. Et l’introduction choc efficace, qui cherche à aborder un thème délicat, toutefois déjà traité en mieux par Massimo Dali dans « Cose avete fatto a Solange ? » quelques années plus tôt. Par contre le final contrebalance ceci, avec un niveau de goujaterie hallucinant, où le héros butor se surpasse.

A peine rescapé de la vague de meurtres, notre photographe dragueur à deux balles découvre que sa petite amie prend la pilule, et ne risque donc pas de tomber enceinte. Il préfère néanmoins « assurer le coup » avec une sodomie non consentie. LA GRANDE CLASSE.

Redzing
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le 1 mai 2024

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