Des années que j'attendais ce "Nuages Flottants", chef d’œuvre déclaré de l'illustre et méconnu Naruse : au bout de 2 heures, le visage ruisselant de larmes, force est en effet d'admettre que Naruse pourrait bien être le géant oublié du cinéma japonais des années 50. Loin, très loin d'Ozu en dépit de sa réputation, Naruse nous embarque dans un mélodrame d'une cruauté inouïe, traversé de fulgurances narratives déstabilisantes, qui font de "Nuages d'Eté" l'inverse d'un film de cinémathèque, ou de patrimoine. Tout ici n'est que douleur déchirante, illusions perdues, destins dévastés, qui s'inscrivent dans un contexte politique et social très dur (le Japon en ruines et miséreux d'après la défaite), et finit par constituer la peinture terrible d'une humanité qui ne sait pas aimer : entre une femme qui ne se résout pas à oublier l'éblouissement d'un été sensuel en Indochine, et un homme d'une veulerie criminelle, rien ne va, jusqu'à la mort qui survient et brise leur dernière chance de bonheur. [Critique écrite en 2006]

EricDebarnot
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le 27 janv. 2015

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Eric BBYoda

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