Aussi passionnant qu'un mois de novembre...

Addison (Ansel Elgort) a perdu sa mère il y a six mois et peine à faire son deuil. Heureusement, aujourd'hui, sa relation avec sa meilleure amie/gros crush Phoebe (Chloë Grace Moretz) est sur le point d'atténuer sa douleur en prenant une toute autre ampleur lorsque celle-ci lui propose de perdre leur virginité mutuelle ensemble avant le grand départ à la fac.
Pas de bol, au même moment de cet instant de bonheur adolescent, un de ses meilleurs amis qu'il venait tout juste de saluer dans son bar habituel est tué par balles. Comme celui-ci est afro-américain, la police ne se pose pas trop de questions et se dirige vers la piste facile des gangs. Addison ne supporte pas qu'on traite à la légère la mort de son ami et devient obsédé par l'affaire en cours...

Psychologie de comptoir oblige, vous l'avez compris : Addison transpose la mort de sa mère qu'il juge dénuée de sens sur celle de son ami que personne ne cherche réellement à expliquer.
On ne va pas se mentir, on peut avoir toute la sympathie du monde pour Ansel Elgort et Chloë Moretz mais force est de constater que la première heure de "November Criminals" frise le calvaire d'ennui. Sacha Gervasi a beau filmer ses comédiens au plus près ou utiliser les plans filmés au vieux caméscope par son héros, rien n'y fait, le film échoue à dégager ne serait-ce qu'une once d'intensité ou à s'inscrire dans une certaine réalité en ne parvenant jamais à retranscrire à juste hauteur l'effet de douleur par miroir que ressent le personnage principal (il faudra même une scène entière sous forme d'aveu pour enfin souligner ce trait au bout de cette heure interminable). Sinon, pendant ce temps-là, rien à signaler, le film restera sur ce statu quo, tout content d'amener le récit vers cet état de fait que tout le monde a compris depuis les premières minutes. Seul le couple vedette réussira à donner quelques étincelles de naturel à l'ensemble, surtout lorsqu'ils sont seuls réunis à l'écran sans leurs représentants parentaux caricaturaux au possible (père de lui : pauvre et gentil, mère d'elle : riche et méfiante de tout).

En fait, il faudra attendre une confrontation entre Addison et les parents de son défunt ami (et un tube de David Bowie, ça fait toujours le job) pour que le film se débloque enfin et parvienne à dégager de l'émotion et un brin de tension avec cette enquête qui va amener les personnages principaux à quitter leur "zone de confort" pour explorer un monde bien plus glauque. Là encore, il n'y aura aucune surprise sur le dénouement mais le tout sera exécuté de manière suffisamment correct pour oublier (un peu) l'ennui de la première heure.

Les adolescents confrontés à ce type d'histoire pour la première fois y trouveront peut-être leur compte, les autres n'y verront qu'un intérêt très mineur...