Chouette ! Ce soir c'est séance unique d'un documentaire russe à la strip tease, mon émission préférée. Je ne connais pas encore Vitali Kanevski qui n'a que trois films à son actif, j'y cours ! Et je ne vais pas être déçue.


Né en pleine URSS sous Staline en 1935, il écope un peu avant ses 50 ans de 8 ans de prison puis, sort peu de temps après son premier film Bouge pas, meurs, ressuscite primé caméra d'Or au festival de Cannes en 1990.


Ici, 4 ans plus tard dans Nous, les enfants du XXe siècle le réalisateur cherche à dépeindre la jeunesse fébrile dépourvue de repères d'une Russie post soviétique. Il se sert pour cela de son acteur Pavel Nazarov, à l'affiche dans son premier film, qui se trouve être lui aussi incarcéré.


Un documentaire qui parait brut, bourru, cru, tant par ce bon vieux format 4/3 que par le son mal compressé. Une marche à suivre abrupte, un ton donné, froid, bougre, russe !


Difficile de prendre position face au réalisateur. Tantôt directif et agressif envers les jeunes loubards pour obtenir les réponses à ses questions pour sa quête documentaire, s'en révèle pas moins un machisme d'époque lorsqu'il parait amusé voir admiratif envers les actes de cette dame russe incarcérée pour agression. "c'est une bonne femme du pays ça". Les condamnés ne verbalisent d'ailleurs pas directement la faute commise qui a mené à l'incarcération, on parle par article de loi numéroté, réduisant l'acte à un simple fait.


Plus de 80min à déambuler dans les rues de Saint-Petersbourg avec des gamins déjà bien trop charismatiques et matures pour leur âge. 10ans 8ans 13ans.. 16ans 15ans 3ans!...
Une jeunesse déchue, perdue et obligée à faire face, à errer, à grandir avant l'âge dans ce néant social, faisant face à la rue. Ou à l'incarcération. Mais grandir dans quel but. Le réalisateur arpente les caves, les greniers, les maisons de corrections, les prisons, les camps pour mineurs... Pas si fébrile que ça cette jeunesse après tout.
Des discours effarants voir surréalistes, qui font partis d'un quotidien pourtant bien existant.

"elle l'a tué à coup de marteau"




"ma mère m'a vendue contre de la vodka"



Ça commence par fumer, frimer, chaparder et ça fini par agresser, dévaliser, tuer. Matures ? Plutôt désabusés. Perturbés. Et sans repères fiables sur lesquels se reposer.


Un documentaire qui vaut le détour.

Matthe
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le 28 juin 2019

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Matthe

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