The roof, the roof, the roof is on fire

Le grand retour de Jean-Jacques Annaud, et au delà de cette excellente nouvelle pour les cinéphiles, ce film ne constitue pas un double mais bien un triple évènement: c'est probablement le premier film catastrophe français existant. Et il ne met pas en scène n'importe quel désastre (fictif), mais un réel incendie qui a failli nous priver de notre monument patrimonial.
Personnellement, je ne suis pas un grand admirateur de ce genre puisque c'est souvent caricatural et faussement spectaculaire, et pourtant je dois avouer que ce long-métrage m'a emballé, malgré son côté perfectible (j'y reviendrai plus tard).


Je vais débuter par les bonnes surprises: nous ne faisons pas face à des protagonistes archétypaux, nous avons plutôt des personnages fonctions. Alors certes, le manque d'empathie que l'on pourrait ressentir à l'égard des uns et des autres est clairement là, mais ce n'est pas un problème en soi, vu que la cathédrale est personnifiée et que par conséquent, c'est elle qui monopolise toute l'attention. Les personnalités et les états d'âme des gens qui gravitent autour, dans l'absolu on s'en fiche un peu, ce n'est pas cela qui capte l'attention.


L'histoire est assez intéressante car elle montre tous les facteurs (potentiels ou réels) qui ont déclenchés et nourris cet incendie terrible. Le parti pris du récit est clair d'entrée de jeu, il pointe du doigt toutes les défaillances humaines et matérielles. D'ailleurs, sur tout ce qui touche aux soucis liés la sécurité incendie au sein même de l'établissement, ça semble tellement gros de tels manquements en 2019. Et pourtant, cette fiction décrit une réalité...
Personnellement, je ne comprends pas ce laxisme étant donné que c'est un lieu recevant du public, un monument historique (donc touristique), sans oublier qu'il y a des biens inestimables à l'intérieur (sauver ces trésors est l'un des enjeux du récit d'ailleurs).
Et la commission de sécurité dans tout ça ? Elle qui est particulièrement méticuleuse et sévère sur ce genres d'anomalies. Bref, c'est incompréhensible et révoltant d'une certaine manière.


Pour en revenir à l'objet cinématographique, ça reste un divertissement de bonne tenue, la reconstitution est excellente, le cinéaste amalgame scènes de fictions et vraies images. Dans l’ensemble c'est bien réalisé, en dépit de son âge avancé Annaud a gardé son mojo et nous livre de jolis plans (en terme de cadres et de mouvements). Techniquement, il n'y a rien à redire, c'est carré et moderne.
En revanche, il faut admettre que le jeu d'acteur est inégal et que certaines situations sont involontairement drôles. Dans les défauts, il faut aussi se farcir les trombines d'Emmanuel Macron, d'Anne Hidalgo, d'Edouard Philippe et de Richard Ferrand, certes ils sont peu présents mais c'est déjà trop pour moi, j'avais les yeux qui piquent. Cela dit, pour continuer dans les personnalités politiques présentes ou évoquées: j'ai aimé la raillerie envers le twitteur fou Donald Trump, à propos de son idée foireuse des Canadair. C'est gratuit mais savoureux.


Pour conclure brièvement: malgré ses imperfections, Notre-Dame brûle représente à mes yeux, le meilleur film catastrophe vu à ce jour (si l'on omet l'excellent Deep Water de Peter Berg).

Jubileus
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le 4 avr. 2022

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Jubileus

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