A la découverte de ce premier film de Spike Lee (réalisé à 28 ans), je me suis rendu compte que je connaissais très mal sa filmographie, en particulier ceux qui concernent les afro-américains, thème cher au réalisateur.
C'est l'histoire de Nola Darling, une jeune femme qui sort avec trois mecs en même temps ; un rigolard, joué par Spike Lee lui-même, un dragueur et un type dit ordinaire. Et en plus, il y a sa voisine qui aimerait bien la convertir à ses charmes. Tout le film est un flash-back sur l'histoire de cette femme qui doit faire un choix, et pour ce faire, elle convoque tout ce beau monde à un diner...


Tourné dans un noir et blanc charbonneux, qui est certainement dû à son tournage rapide et au tout petit budget, Nola Darling est un film qui tchatche beaucoup. Peut-être trop, diront certains, mais je trouve ça très rafraichissant, et de plus, de ne voir que des personnes afro-américaines à l'écran. Spike Lee a sans doute voulu assumer sa couleur.
Mais ce qui m'a sans doute charmé, c'est le naturel des dialogues, qu'on jurerait improvisés, où Nola Darling, jouée par Tracy Camilla Johns, agit comme une personne qui rend fous ceux qu'elle côtoie.
La demoiselle a, et c'est elle qui le dit, un gros appétit sexuel, d'où aussi le fait d'avoir trois copains, mais je trouve que ça sonne juste. D'ailleurs, il y a aussi de l'humour dans le film, notamment grâce au personnage que joue Spike Lee, et une scène avant des ébats où Nola est surexcitée et saute nue dans ses draps alors que son compagnon plie délicatement ses affaires, et très longtemps, ce qui a le don d'agacer cette dernière.
La crudité est là aussi dans le langage ou la nudité, où Nola va jusqu'à se caresser, mais c'est le portrait d'une jeune femme paumée, consciente de son pouvoir d'attraction, mais qui se rend compte que de papillonner de mec en mec, ça n'est pas sérieux, et qu'il faut faire un choix.


La réalisation de Spike Lee (outre qu'il soit aussi acteur, il est producteur, scénariste et monteur !) est très libre dans ce New-York des années 1980, et tout comme Martin Scorsese dans Raging Bull, le film est en noir et blanc, sauf une seule scène de danse qui passe alors en couleurs.
Il en résulte quelque chose d'attachant, peut-être un peu austère par la multiplicité de ses dialogues et le peu de musiques, mais Spike Lee semble y être attaché, car il a réalisé en 2017 une série Tv, diffusée sur Netflix, qui reprend l'histoire d'origine.


Et ne manquez pas le générique de fin, qui est un véritable bonheur.

Boubakar
7
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le 15 sept. 2017

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Boubakar

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