Enfant, entre 6 et 10 ans, j'aimais beaucoup Lindsay Lohan et je visionnais assez régulièrement les DVD de ses comédies que sont Freaky Friday, Lolita Malgré Moi ou encore Lucky Girl. Puis, adolescente, je l'ai beaucoup aimée dans un film peu apprécié des cinéphiles qui s'intitule I Know Who Killed Me où elle offre indéniablement l'étendue de ses talents de comédienne. Bien sûr, ce sont surtout ses innombrables frasques liées à sa dépression, son alcoolisme, ses addictions envers divers psychotropes et autres attitudes de starlette névrosée qui l'ont décrédibilisée auprès du public et l'ont finalement plongée dans une longue traversée du désert artistique durant une bonne quinzaine d'années. Ravagée par la chirurgie esthétique, mais néanmoins désintoxiquée de ses pires addictions, Lindsay opère son grand retour sur les écrans en 2022 avec Noël Tombe À Pic, dont elle signe également l'interprétation de quelques standards propices à cette période enneigée (dont le très célèbre Jingle Bell Rock) qui apparaissent sur la B.O du long métrage. Le tout sous la férule de Netflix.
En souhaitant replonger dans le type de comédie romantique qui l'a rendue célèbre par le passé, Lindsay Lohan oublie une chose relativement importante. Elle n'a plus 20 ans et son éternel personnage de "jeune gosse de riche immature et capricieuse qui tombe amoureuse de l'homme le plus parfait de la planète qui va forcément changer sa personnalité et le cours de sa vie" garde un goût effroyablement amer à la vision de Noël Tombe À Pic.
Accumulant tous les clichés du genre et reprenant même certains gags des films antérieurs de sa comédienne vedette (dont celui du lave-linge dans Lucky Girl, totalement éculé ici), Noël Tombe À Pic se saborde perpétuellement en sombrant dans une forme d'ecmnésie particulièrement fastidieuse.
Les enfants d'aujourd'hui tomberont-ils sous le charme de cette trentenaire botoxée qui ne sait rien faire de ses dix doigts et dont le destin se verra métamorphosé suite à sa rencontre avec une famille mono-parentale touchée par le malheur mais bien évidemment forte, valeureuse et honnête jusqu'à l'excès dépassant un certain entendement ?... Pas si sûr. Mais peut-être que certains trentenaires avides de sentiments aussi guimauves que surannés y trouveront la fraîcheur escomptée.
Quoi qu'il en soit, constater que Lindsay Lohan semble avoir vaincu ses propres démons demeure une excellente nouvelle et fait plaisir à voir à l'écran. Reste maintenant à ce qu'elle se dirige vers des scénarios plus matures en tournant définitivement le dos à son passé cinématographique. Des rôles de femmes de son âge, en somme.