Jouer... Se perdre...
Que ce soit dans ses œuvres de fiction ou dans ses documentaires, le réalisateur Midi Z n’en finit pas de questionner les sociétés birmanes et taïwanaises, deux mondes entre lesquels il évolue...
le 17 nov. 2019
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-Un film d'auteur de Midi Z. C'est son dernier film pour l'instant et son film le plus bizarre, le plus stylisé, le moins naturel aussi (de loin), car ça n'a quasiment rien à voir par exemple avec Ice Poison ou Road to Mandalay. Je ne l'aime pas des masses, car c'est un peu trop intellectuel, mais c'est quand même un film qui se tient, il y'a plein d'idées de cinéma qui tiennent le coup : des scènes de cauchemars bizarres, des jeux temporels (par exemple on voit une audition qui se passe après une autre se dérouler avant), il y'a aussi dans le film un élément de film dans le film ce qui permet des jeux de sens et des jeux esthétiques, et aussi des éléments de films d'auteur "normal" qui viennent se glisser tout à coup entre des scènes grandiloquentes, bref plein de trucs qui pointent l'intelligence du cinéaste, son sens du ludique.
-En fait, c'est un film très écrit au niveau du scénario, mais, dont l'intérêt réside dans le fait que cette écriture est sans-cesse brouillée par les idées de cinéma citées plus haut, contribuant à aller contre le scénario, à le parasiter un maximum; d'ailleurs la scène-clé du film est la toute dernière scène, et qui vient expliquer littéralement le film, cette scène, si elle nous avait été montrée au début, ou même au milieu, aurait "tué" le film, tandis que laissée à la fin, elle permet de donner au film une résilience esthétique suffisante pour le faire durer. Le cinéaste lutte contre son scénario comme un nageur contre les courants, c'est un effort à saluer, un effort qui fait la qualité de son film.
-Je préfère de bcp Ice Poison ou Mandalay quand même, qui théoriquement parlant sont bien moins profonds mais qui y gagnent justement en fraîcheur en naturel et en modestie, qui sont des qualités plus essentielles que toute la profondeur du monde, au final, après tout, car on ne peut pas tout avoir, comme disait Godard : Rien ne se gagne, rien ne se perd, tout se tranforme.
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le 4 juin 2022
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