Manhattan en huis-clos.

Déjà, …bravo.

Un « Rio Bravo » urbain - futuriste - glauque - halluciné.

Un western.

Alors…

...« Call me Snake » qu’i dit. Eclat de rire de ma part? Même pas. La première fois que je l’ai entendu dire ça, le père Russel, je n’ai pas bronché. A peine un rictus. Je me suis plutôt dit : « ok, il faut pas le faire chier l’avorton ». C'est tout. Il a le cheveu gras, sale, sale type en apparence, mais on restera sur cette apparence parce qu’on en saura pas plus sur son histoire (coupée au montage). Gars un peu perdu cheveu gras, en marcel, musclé, look de rocker, manque un œil aussi, pas bavard - juste de quoi dire qu’il est un serpent.

On lui implante une saloperie. Une chose. A « Thing » (facile ça). Le compte à rebours est lancé. Dès cet instant la tension sourd toujours en filigrane, et ne laisse pas de place au répit, même quand il ne se passe rien. Toujours des apparences, illusions cinématographiques de rêve. La grande métropole de New York est une prison, le "central" fantasmé par tous les républicains véreux, un enclos pour scélérats, le « théâtre d’une violence noire » dont les pièces sont jouées par des hommes d’une authenticité fruste et sauvage.

New York, agrémentée d’un gigantesque mur renfermant toutes les psychoses et immondes perfidies. Et dedans, pourrit un homme important. Tel un rat scellé, mais un scélérat lui aussi. Je n'en dirai pas plus. Et Snake dans tout ça ? L’anti-héros, personnage désenchanté de son héroïsme puant doit retrouver le dit « homme important » dans une contrée sans règles, sans lois, dans un no law’s land infesté de crapules, d’hors-la-loi, d’exclus, parfaite métaphore de l’Amérique des minorités dans laquelle il faut se mouiller. Il faut des couilles pour y aller. D’autant plus que, « (…) une fois qu’on y est entré, on n’en sort plus ».

Atmosphère de désolation. Photo sale, grain de pellicule parfait.

Le « serpent » traque, cherche, fouine. Indifférent à tout, au sort du monde. Un viol? Je m'en fous. Paradoxe, il continue de chercher même s'il s'en fout. Il cherche mais il ne trouve pas. Il enquête. Il tue. Il s’assoie sur une chaise, moment d’introspection énigmatique. C’est le « Snake Plissken Blues ». Il est retardé. Il tremble. Une baston, un coup de boule. Il tient bon. Il court. Il souffle un moment dans un taxi. Il continue. Il a plus le temps du tout, mais au moins pour un petit « catch » avec un pote.

Ultime poursuite.

Tuerie.

Mort d’un pote. « Cassure. »

Breakdown.

Sauvé. Sûr et certain ?

Question de Lee Van Cleef, assurée de son oeil vif de rapace.

Dilemme.

Ultime décision.

Fin de partie, en attendant la suite.

On baisse le rideau.

Chef-d’œuvre culte.

Merci John, merci Kurt.

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le 25 juin 2013

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Errol 'Gardner

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