La réputation du duo Kerven/Delepine n'est plus à faire.
Pour leur nouveau film, les deux potos réals sortent des sentiers battus et font jouer un être unique, avec une gueule, une vraie, Michel Houellebecq, l'écrivain absent des médias, ayant fait quelques tentatives cinématographiques.
Au premier abord, un film avec Houellebecq comme seul acteur ça étonne, puis voir la bande-annonce, ça donne envie, et après le visionnage, tu te dis que c'est quand même vraiment pas mal.

Qui n'a jamais rêvé de voir Houellebecq en transe sur un morceau rock au milieu d'un paysage montagneux ?

La qualité n'est pas de mise, puriste des caméras Sony ou Canon à 5 000 balles, passer votre chemin.
Ici, on tape dans le pur et dur, on prend que ce qui est intéressant : une équipe technique de 8 personnes, une petite caméra portative. Oh les malades. Ils sont loin les Louise Michel et autres Grand Soir.

Mais le duo fait fort, car le scénario et les monologues de Michel, avec sa voix des plus reconnaissables, proposent une réflexion intéressante, et qui fait poser des questions sur la
place de l'homme, et son rappory avec ce qui l'entoure.
Gros plan. Michel au bout de lui même. Accalmie. Le calme après la tempête.

Mais la beauté du film tient aussi dans une bande originale des mieux choisie, qui colle à la perfection avec les personnes que sont l'auteur et les reals, mais également dans les paysages, car Delepine et Kerven savent ce qu'ils font, et ça se sent. Le plan est précis, la composition est réflechie, le jeu d'acteur est surprenant.
Puis les plans séquences sont incroyables, impossible de s'attendre à ça quand on rentre dans la salle.
Michel Houellebecq en étoile de mer sur la pierre, je vous l'assure, c'est à voir une fois dans sa vie.

Puis c'est drôle sans trop l'être. C'est parfois ironique, parfois dramatique. Une confusion des sentiments, faisant planer le spectateur.

Un conte très contemporain pour certains, un film expérimental pour d'autres, une bouse pour les derniers.

À voir, à découvrir, tout en acceptant de se laisser emporter, dans un univers déjanté, où le jeu de tout acteur laisse place à la sincérité de l'acteur et la beauté du discours et du mouvement.

Je n'en dis pas plus, j'évoque pas les rencontres ou les dires précis du personnage, car tout cela se découvre dans l'obscurité, confortablement installé dans un siège, face à un écran.

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le 8 sept. 2014

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zoooran

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