Nazarin
7
Nazarin

Film de Luis Buñuel (1959)

L’aumône ne porte pas atteinte à celui qui la demande.
Il s'agit d'un film en noir et blanc se déroulant au Mexique en 1900. Le scénario n'est pas simpliste. Comme souvent dans les films de Bunuel la religion est au cœur du scénario mais il y a aussi une peinture sociale féroce. La première partie du film se déroule dans une sorte d'auberge qui héberge des pauvres. Nazarin est un prêtre qui a décidé de vivre très humblement au milieu des démunis. Tout ce qu'il a il le donne à ceux qui en ont vraiment besoin. Les décors sont très sobres montrant bien l'état de pauvreté. Il accepte d'héberger Andara qui a tué sa cousine dans une bagarre et qui est elle même blessée. Mais Andara est recherchée par la police et suite à une dénonciation Nazarin quitte son domicile tandis qu'Andara y met le feu pour effacer toute trace de son passage. La seconde partie du film montre l'errance de Nazarin qui va de villages en villages espérant vivre de l'aumône. Il ne fait rien de mal, il essaye d'aider les plus démunis, les malades ou les mourants mais il n'est pas compris. Il s'agit en fait d'une double incompréhension car si Nazarin est un incompris il ne fait pas grand chose pour expliquer son action et se faire comprendre. Il accepte tout, les humiliations, les actes de violence, sans jamais chercher à se justifier. Pour atteindre un absolu qu'il cherche à atteindre il accepte les souffrances. A la fin du film alors qu'il a très soif il accepte l'ananas qui lui est offert mais ne le mange pas pour se prouver qu'il peut résister à la tentation. Cette scène est une magnifique conclusion à ce film très touchant. L'interprétation de Francisco Rabal est vraiment excellente, très simple et intense. Il n'y a aucune trace d'humour dans le film qui au contraire est profondément pessimiste sur la nature humaine. Par contre le film est très humain en montrant la vanité, la méchanceté, la bêtise, la cruauté des hommes ...
greenwich
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes 1958, Bunuel et Surréalisme

Créée

le 2 mars 2015

Critique lue 879 fois

8 j'aime

5 commentaires

greenwich

Écrit par

Critique lue 879 fois

8
5

D'autres avis sur Nazarin

Nazarin
Maqroll
8

Critique de Nazarin par Maqroll

Dernier film mexicain de Don Luis, Nazarin est une fable dans la lignée de La Montée au ciel, contant le trajet christique d’un prêtre. Soulignons tout d’abord la performance puissante et inspirée de...

le 11 juil. 2013

6 j'aime

1

Nazarin
estonius
10

Et tout cela est montré de main de maître.

Le film est assez subtil parce que Buñuel a su créer un personnage beaucoup plus complexe qu'il n'y parait. En fait Nazarin veut être le contrepoint de la religion avec son côté institutionnel...

le 14 déc. 2018

4 j'aime

Nazarin
Morrinson
7

Inadaptation

J'aime beaucoup la veine un peu classique (le qualificatif est très clairement inapproprié en parlant de ce réalisateur, mais dans une acception relative, il peut être un peu moins insensé que ce...

le 4 oct. 2021

2 j'aime

2

Du même critique

Le jour se lève
greenwich
8

Le jour se lève (1939)

Est-ce que j'ai la gueule à faire l'amour avec un souvenir ? Le film démarre par un crime ... Le criminel s'enferme dans son appartement et résiste à la police. La suite du film se compose de...

le 27 mai 2014

21 j'aime

4

Europe 51
greenwich
9

Europe 51 (1953)

Il s'agit d'un film néoréaliste tourné en noir et blanc. Le film dure presque 2 heures et il est d'une grande intensité. Irène est l'épouse d'un grand industriel, elle est aussi la mère d'un jeune...

le 16 déc. 2014

19 j'aime

La Dame de Shanghai
greenwich
10

La dame de Shanghai (1947)

Il s'agit d'un film noir tout à fait spécial. Elsa se fait agresser. Michael intervient et met les agresseurs en fuite. Arthur, l'époux d'Elsa est un célèbre avocat fortuné. Il engage Michael a bord...

le 1 sept. 2014

18 j'aime

6