Make you eggs

J'hésitais entre mettre 4 ou 2, et puis là lorsque j'écris ces lignes, je me dis que c'est quand même un premier film et que 2 c'est violent. Le film reste à peu près inoffensif quand même... Oh et puis zut, y'a quand même pas grand chose qui va dans ce film, mettons 2.

Pour commencer cette critique, j'ai envie de parler de trouble autistique puisque c'est ce qui touche Music, interprétée par Maddie Ziegler dans le film (parce que oui, c'est le surnom du personnage). Je n'ai côtoyé que quelques heures une personne souffrant de trouble autistique dans ma vie, et c'était plutôt léger. Disons que si on ne le sait pas, on se dira juste de cette personne qu'elle est un peu renfermée sur elle-même et qu'elle répond un peu sèchement, mais ce que je veux dire par là c'est que ça ne se voyait pas à des kilomètres. Alors je sais qu'il y a tout un spectre, et visiblement celui dont souffrirait le personnage de Music est bien plus "visible" si j'ose dire que la personne que j'ai pu connaître dans ma vie. Et ça m'a mis mal à l'aise dans le sens où je n'arrive pas du tout à déterminé si c'est surjoué ou pas, si Sia s'est effectivement bien documentée avant de réaliser son film ou si on est dans la caricature. Et le fait que je ne perçoive pas cette justesse me dérange car ça m'a donné un sentiment de malaise tout le long du film, essentiellement vis-à-vis de l'actrice.

Il y a aussi Kate Hudson, que j'avais beaucoup aimé dans Presque célèbre. Mais là on arrive à ce qui me dérange dans ce film : je ne ressens ni personnalité de la part de la réalisatrice, ni une quelconque empathie pour les personnages, que Sia nous présente de façon brutale, sans aucune subtilité. Pourtant, le sujet permettait aisément à la réalisatrice de sortir un peu du lot, de livrer un film touchant.

Et c'est là que Sia s'embourbe un peu plus : les scènes musicales sont mal amenées. Et je dis bien mal amenées dans le sens où ça ne s'intègre pas super bien au récit et qu'au niveau des paroles c'est aussi superficiel que les chansons d'ABBA dans Mamma Mia : ça va avec tout. On est pas du tout dans Chantons sous la pluie, Les demoiselles de Rochefort ou Grease où l'on sent que les chansons ont été écrites pour le film, que ça fait évoluer les personnages et que ça apporte quelque chose au long-métrage, en plus du moment de divertissement que ça donne au spectateur.

Parce que oui les scènes musicales c'est du Sia pur jus, ou en tout cas c'est digne de ce que je retiens de ses clips. C'est coloré, il y a un certain travail de recherche sur les costumes et les chorégraphies souvent typées danse contemporaine mais... C'est tout. En dehors de l'esthétique ça ne fait rien.

Je comprends la déception que ce film a pu engendrer, une succession de clips entrecoupée de scènes dramatiques ne fait pas forcément un film, surtout si les chansons ne racontent pas grand chose et sont intégrées au forceps.