Murina par Hunkarbegendi

Premier long métrage de Antoneta Alamat Kusijanovic. Julija (Gracija Filipovic) mène une existence idyllique dans un décor de rêve : la côte croate. Elle a été élevée sur un île de l'archipel des Kornati entre Zadar et Split. Elle plonge en apnée à la chasse à la murène en compagnie de son père Ante (Leon Lučev) - son père ? - mais comme elle le dira plus tard, ce qu'elle aime c'est l'apnée, les profondeurs, pas la chasse. Sa mère Nela (Danica Curcic) les attend à la maison. Elle prépare à manger. Apparemment nous sommes dans une situation patriarcale. Peut-être. Mais surtout, nous sommes au royaume du non dit. Qu'est-ce que cela cache ?

L'arrivée du riche espagnol Javier (Cliff Curtis) pour qui Ante travaillait quelques années auparavant va nous en apprendre davantage et faire monter la tension tout au long du film (un peu comme dans As Bestas). Ce niveau de maitrise pour faire monter la tension, pour un premier film, c'est impressionnant. Pas étonnant qu'un type comme Scorsese produise cette merveille visuelle.

Il provoque une certaine frustration en laissant quelques questions en suspens. Que s'est-il passé dix huit ans plus tôt ? Qui est le père de la jeune femme ? Pourquoi la jeune femme veut-elle quitter ce cadre enchanteur ? Pourquoi la mère choisit-elle de rester ? Pourquoi son père "officiel" est-il si protecteur/autoritaire/tyrannique avec sa fille ? Avec la jeunesse de son personnage principal, Murina a la fraicheur des premiers films. On attend le prochain avec impatience. Une jeune réalisatrice prometteuse.