Tom ou la batte de la victoire.

Il est très surprenant de voir que Mr Baseball a une certaine réputation sur l'Internet moderne, en raison de sa bande originale signée Jerry Goldsmith. Autant j'adore ce compositeur, il faut bien avouer que sa musique est complètement à côté de la plaque, usant de clichés, d'instruments sans aucun rapport, impossible d'y voir le talent de l'auteur de La planète des singes là-dessous. Notamment le thème principal, utilisé ad nauseam...

Pour revenir sur le film en lui-même, c'est l'histoire d'un vieux joueur de baseball qui, en raison de ses mauvais résultats, va être gentiment conduit au Japon, l'autre pays de la batte, afin d'améliorer ses performances. Au départ ulcéré par ce changement de pays et ses coutumes, à base de clichés et d'autres expressions bien racistes, ce qui fait que le film n'existerait plus de nos jours, il va arriver à s'y faire, notamment grâce à une fille dont il s'est attaché...

Le base-baller en question est incarné par Tom Selleck et sa moustache, qui est plus dans un registre comique, qui a l'air souvent largué par ce que voit et les us et coutumes nippones, notamment de manger bruyamment ou de ne pas retirer ses chaussures en entrant dans une maison.
Là où le film m'a agréablement surpris, de par la coproduction japonaise du film, c'est que l'histoire se passe à 90 % sur le sol nippon, avec des acteurs du cru. Notamment la stupéfaction de voir Ken Takakura (dont ce fut le 200e film !), qui joue l'entraineur. Ici, il ne tue pas, il ne zigouille personne, mais incarne un coach très sévère, mais qui va reprendre en mains tel Mickey avec Rocky notre moustachu de service.
Par contre, la fille, incarnée par Aya Takanashi, est ce qu'on appeler un rôle potiche, ne servant là qu'à attiser l'intérêt du personnage principal à rester un peu plus au Japon. Ce qui tombe bien, car Mr Baseball sera son seul et unique film.
On retrouve aussi dans un rôle secondaire Dennis Haysbert, qui est aussi dans la même situation que Tom Selleck mais où le personnage est totalement sacrifié.

Si le film a quelques qualités, imputables surtout à la partie japonaise, ce n'est pas dans la réalisation, où les matchs sont très mal filmés, et donnent l'impression qu'il n'y a personne sur le terrain, et qu'on a rajouté la clameur de la foule en postproduction.

Au final, qu'est ce qu'il restera de Mr Baseball dans l'histoire du cinéma ? Rien, à part la tristesse de voir un si grand compositeur foirer ainsi sa musique...