Éreinté par la laborieuse trilogie du Hobbit, Peter Jackson a laissé tomber les tournages fastidieux (pour un temps ?) et a laissé son poste de réalisateur à Christian Rivers, ami de longue date du réalisateur néozélandais et principalement superviseur des effets visuels sur quasiment toute sa filmographie. Écrite et produite par Jackson, toujours aux côtés de sa femme Fran Walsh et de sa fidèle collaboratrice Philippa Boyens, cette adaptation du premier tome de la la saga littéraire "Mécaniques Fatales" de Philip Reeve reste une œuvre très banale pour ne pas dire bancale.
Cette histoire de guerre de villes ambulantes dans un futur ravagé n'étant pas très originale, on aurait espéré une réelle envolée visuelle, une maestria dantesque capable de nous décoller la rétine autour de thématiques certes balisées mais jamais à court de brèves idées neuves. Hélas, en bon faiseur, Christian Rivers délivre un premier film quelconque, certes efficace en matière d'action mais finalement anecdotique et pas très mémorable, dont le manque de réelles idées de mise en scène ne sauve pas un scénario très velléitaire qui ne propose que le strict minimum pour épater les kids nourris aux films post-apo depuis dix ans.
Sorte de Mad Max pour ados avec des personnages légers, des dialogues très sages et des séquences d'action aux airs de déjà vu, Mortal Engines a quelques années de retard, Jackson proposant un script aussi éculé qu'assez creux en matière d'enjeux dramatiques tandis que le rythme du film, laborieux et inégal, souffre de nombreuses longueurs largement évitables. Ainsi, en dépit d'une DA flamboyante, de décors soignés et de certains passages remarquables (toutes les apparitions de Shrike, le cyborg aux yeux verts inspiré du Terminator), ce premier volet d'une saga cinématographique instantanément avortée (encore une) reste un spectacle gentiment agréable mais en rien époustouflant.