My God, what’s Bond doing ? I think he’s attempting re-entry, Sir.

Christopher Wood, déjà scénariste du précédent film, fait preuve d’un je-m’en-foutisme exacerbé ne prenant même pas la peine de diluer ou transformer les redites de son précédent scénario. Pire il pioche allègrement dans les autres aventures de Bond sans essayer de développer. L’espion qui m’aimait ressemblait à On ne vit que deux fois, Moonraker ressemble à L’espion qui m’aimait, et le serpent se mord la queue. Lewis Gilbert, pour sa 3eme et dernière contribution à James Bond, patine grandement avec ce récit abracadabrantesque et grotesque et n’aura vraiment pas fait d’étincelles dans la saga. Roger Moore lui semble durant 2h se balader dans un énorme parc d’attraction, passant d’un thème à l’autre et changeant de tenue en fonction du Monde Magique dans lequel il se trouve (Bond en simili Eastwood sur fond du thème des 7 Mercenaires ou Bond spationaute c’est catastrophique).
Son antagoniste en la personne de Sir Hugo Drax, s’avère une nouvelle fois un piètre ersatz de Blofeld. Sorte de dictateur en pleine crise d’eugénisme-utopique, Michael Lonsdale donne une interprétation trop rigide enrobée dans une attitude trop précieuse pour être vraiment menaçante. Pour la partie muscle de la menace, le retour de Jaws fait grande peine. Le ridicule ne tue pas mais peut être extrêmement gênant. Chaque apparition devenant un running gag et le personnage n’étant plus qu’une créature de Frankenstein vide qui se cogne dans les murs.
Cela empire dans la 2ème partie du film quand tout commence à se télescoper. Une intrigue en roue libre qui multiplie les situations potaches, une romance Belle et la Bête, un Drax qui parait tout coincé (ou constipé), un combat spatial au pisto-laser ridicule auquel la direction artistique et la réalisation n’aident pas, Lois Chiles aka Dr. Holly Goodhead joue tout cela de manière bien trop sérieuse ... tout s’emballe, mais rien ne va dans le même sens. Si encore c’était drôle, mais non.


Le Générique :
Chanson - Shirley Bassey 3ème, c’est toujours aussi attrayant
Visuel - Ressemble beaucoup trop au précédent.


LA James Bond Girl :
La magnifique Corinne Cléry aka Corinne Dufour. Assistante de Sir Hugo Drax, elle semble totalement déconnectée du monde et des enjeux qui l’entourent. Remplissant un peu trop docilement son rôle d’hôtesse envers James Bond, répondant à toutes ses questions même celles dont elle ne devrait pas, elle en paiera le prix fort sous les crocs de deux monstres canins. La scène paraissant sortir d’un tout autre récit, son atmosphère, son rythme, sa tension, son sadisme... enrobés dans une magnifique photo vaporeuse et un magnifique thème de John Barry en font la plus belle et la plus marquante du film. Deux choses à sauver du désastre.


LA réplique :
_ «My God, what’s Bond doing ?»
_ «I think he’s attempting re-entry, Sir.»


Ironie dont a le secret le pince-sans-rire Q, répondant à la question du ministre de la Défense choqué de voir Bond en plein coït spatial en apesanteur


LA scène :
énoncée ci dessus. La Chasse de la pauvre Corinne Dufour, qui paiera de sa vie d’avoir laisser James Bond fouiller dans le coffre de Drax. Scène d’autant plus sadique que James n’aura jamais vent de ce que ses actes auront eu comme conséquences, une victime collatérale de ses agissements désinvoltes et intéressés. Le thème de John Barry Corrine put down est sublime.

SemWen
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste JAMES BOND

Créée

le 11 févr. 2021

Critique lue 90 fois

SemWen

Écrit par

Critique lue 90 fois

D'autres avis sur Moonraker

Moonraker
DjeeVanCleef
3

James débande.

Pas évident pour un reliquat de la Guerre Froide , macho et un peu con, de cohabiter avec les étoiles. Le temps qui passe fait des ravages et James Bond est comme nous tous, il ne rajeunit pas. Il a...

le 6 avr. 2014

41 j'aime

13

Moonraker
Docteur_Jivago
2

"Touche le fond mais creuse encore "

Onzième mission pour l'agent britannique 007 et on pensait, après la dixième, que la saga sous Roger Moore était enfin lancée, mais elle tombe bien bas avec Moonraker, qui envoie Bond si haut dans...

le 30 nov. 2014

37 j'aime

5

Moonraker
Bondmax
3

Itinéraire d'un comique raté.

Si aujourd'hui on parlait un peu du Bond de Moore. Ah ce sacré Roger, dire que c'était l'un des choix de Fleming pour incarner Bond dans le tout premier film, mais vu que notre cher Roger a préféré...

le 10 janv. 2014

33 j'aime

11

Du même critique

Tuer n'est pas jouer
SemWen
7

Whoever she was, I must have scared the living daylights out of her.

Le changement dans la continuité. On poursuit dans les 80’s et avec le même réalisateur mais nouvel interprète, nouvelle interprètation, Timothy Dalton est d’une classe folle. Chez lui ça passe par...

le 11 févr. 2021

1 j'aime

Octopussy
SemWen
6

Forgive my curiosity, but what is that ? That’s my little OctoPussy.

La saga Bond adopte de plus en plus cette formule schizophrène de livrer un épisode plus «posé» - d’une certaine manière - (Rien que pour vos yeux) et les plus intéressants me concernant, pour calmer...

le 11 févr. 2021

1 j'aime

007 Spectre
SemWen
7

Yes. That old thing is taking quite a bit of time. Mind you, there wasn’t much left to work on. Only

Rejet suite à la decouverte au cinéma, la séance m’avait parue interminable. Revu une seconde fois pour savoir si je n’était pas passé à coté de quelque chose, ça n’avais pas été beaucoup plus...

le 9 mai 2022