C'est indéniable, "Monster Party" repose sur une idée vraiment amusante de comédie noire ! Bon, pas forcément grâce l'originalité de son postulat voyant trois jeunes voleurs engagés comme serveurs lors du dîner d'une riche famille en vue de la dépouiller (c'est d'ailleurs dingue comme "Don't Breathe" a créé toute une nouvelle vocation de cambrioleurs fictifs et inconscients au point de se fourrer la tête la première dans les pires dangers), mais, bien évidemment, par la nature dissimulée des propriétaires des lieux, du moins, la situation dans laquelle eux-mêmes ont choisi d'évoluer avant de révéler une soif de sang très "contrariante" pour le projet des héros. On en taira bien sûr la teneur mais le potentiel de cette idée avait tout pour conférer une identité originale à "Monster Party", il suffisait juste de correctement bien l'exploiter et de l'amener avec suffisamment de matière en misant par exemple sur le côté lutte des classes ou l'impossible reconversion qu'elle induit. Or, ici, le réalisateur-scénariste Chris von Hoffmann va bien se servir de quelques leviers en ce sens durant la partie disons..."tentation" du film mais tout va disparaître en un claquement de doigts sitôt la véritable nature des participants à ce dîner révélée pour ne privilégier que le jeu de massacre entre les forces en présence ainsi installées. Et ce sera tout le problème de ce "Monster Party" : ne jamais être capable de proposer un peu de fond à ses enjeux meurtriers dans le but de marquer les esprits !


Les membre de la famille et les invités se réduiront invariablement à des personnalités toujours trop rapidement esquissées à travers la manière dont il bridait ou non leurs vilains petits penchants, tout ça uniquement dans l'optique de faire une simple échelle de menaces et d'épreuves vis-à-vis de la survie des héros (eux-mêmes ne seront pas mieux lotis côté écriture). Également impactée par cette absence de développement conséquent, l'existence même de ce dîner et de la mise en rapport d'autant de bombes humaines prêtes à exploser apparaîtra complètement incongrue (et pourquoi diable avoir engagé du personnel extérieur vu la bande d'allumés présente ?), le personnage de Lance Riddick censé apporter de la crédibilité à cette réunion fera l'exact effet inverse en frisant l'absurdité : comment celui que l'on nous présente comme un professionnel en ce domaine n'a-t-il pas imaginer un seul instant que la situation pouvait autant dégénérer ?
Dès lors, sans réelle volonté d'approfondir quoi que ce soit pour rendre la chose crédible, "Monster Party" ne pourra plus que miser sur ses diverses confrontations pour nous divertir un minimum. À ce niveau, le film fera plutôt bien son job grâce à une générosité plutôt bienvenue dans quelques effets gores (inégalement mis en valeur par la caméra de Chris von Hoffmann cela dit, la séquence du sous-sol est totalement expédiée sous couvert d'une hystérie mal rendue) et la multiplicité des adversaires offrira heureusement des affrontements variés et nombreux malgré un manque flagrant de surprises au niveau du déroulement général (le mystère de ce fameux sous-sol n'en aura jamais été vraiment un). Bref, malgré quelques bons sourires, "Monster Party" semblera toujours un peu vain jusqu'à son terme, à l'image de sa séquence finale inintéressante, attendue et symptomatique du fait qu'il n'avait pas grand chose à raconter au-delà de sa trouvaille de départ.


On ne peut que le regretter pour la galerie étonnante de seconds couteaux à l'affiche de ce long-métrage (Robin Tunney, Julian McMahon, Erin Moriarty ou encore Lance Riddick que l'on a déjà cité), cette réunion intéressante d'acteurs hétéroclites méritait clairement une écriture plus affûtée pour s'exprimer. Ici, ils auront donné constamment l'impression de se débattre afin d'exister au-delà des traits simplistes dans lequel le scénario les aura enfermé presque instantanément. Ce casting faisait partie des meilleurs arguments pour donner à Monster Party" des allures de vraie farce sanglante et jubilatoire, dommage qu'au final, il n'en subsiste que le mauvais tour d'un sale gosse peut-être malin mais ne s'étant jamais réellement donné les moyens pour nous le prouver...

RedArrow
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le 23 juil. 2019

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