Le marketing et la bande annonce ont vendu le film Monsieur Lazhard comme l’un de ces films plein de bons sentiments qui déclenchent parfois des succès inattendus au Box office.
Par le passé, des films d’école « comme les choristes », « le cercle des poètes disparus », « être et avoir » ou « derrière les murs » ont cartonné en ayant un sujet à peu près similaires.
L’histoire de ce maitre d’école algérien, dont les méthodes anciennes tranchent avec les méthodologies pédagogiques en vigueur dans l’école quebecquoise ou il enseigne à la suite du suicide d’une enseignante pourrait aisément partir du coté du cercle des poètes disparus et des choristes.
Mais il n’en est rien puisque le film traite d’avantage du traumatisme et du travail de deuil des enfants d’une classe dont la maitresse s’est pendue pendant une récréation et du travail , et d’un professeur qui a perdu sa famille en Algérie et qui essaie de s’intégrer au Quebec ou il a immigré .
Cette histoire est racontée avec une volonté affirmée de ne pas tomber dans le traitement à l’eau de rose et d’éviter tous les écueils des films cités plus haut .
Tout cela donne un film , certes émouvant, mais ou le soleil ne perce que presque jamais les nuages .
Le véritable intérêt du film vient de l’interprétation fantastique de Fellag, qui donne à son personnage la sensibilité extrême d’un être déraciné qui cherche dans l’amour des lettres et de l’enfance une carapace pour le protéger des blessures que la vie lui a infligé .
Ce rôle , s’il ne lui apporte pas des récompenses, devrait lui ouvrir les portes pour de beaux rôles dans une multitude de films à venir .