Montmartre dans les années 60. Un jeune adolescent juif Moïse "Momo" est livré à lui-même toute la journée tandis que son père, séparé de sa femme, se désintéresse peu à peu de son devenir avant de disparaître définitivement.

Un épicier, Monsieur Ibrahim, un arabe au sens français mais qui se défend d'être un arabe car Anatolien, prend en amitié Momo. Il lui inculque quelques principes de vie et ira jusqu'à l'adopter.

Le film de François Dupeyron est tiré d'un roman éponyme de Eric-Emmanuel Schmitt que je n'ai pas lu.

Le film est pétri des meilleures intentions. Il prône la tolérance dans un quartier où diverses communautés coexistent pacifiquement et où le commerce des prostituées semble florissant sur le trottoir. D'ailleurs, à ce propos, le petit Momo, très précoce, y affute ses premières armes avec l'argent de sa tirelire puis avec celui qu'il chourave à son père…

Le jour où une scène de tournage se déroule dans la rue avec une Isabelle Adjani déguisée en Brigitte Bardot, tous les riverains (toutes catégories socio-professionnelles confondues) sont dans la rue au coude à coude et au spectacle.

Du point de vue du casting, le vieil épicier, c'est un Omar Sharif dans la dernière ligne droite de sa carrière, plein de sagesse et d'humanisme. Une figure bien sympathique et bien attachante comme on peut le voir aussi dans ses derniers films comme Mayrig (Verneuil) par exemple où, d'ailleurs, il joue le rôle d'un arménien.

Le jeune adolescent, Momo, est interprété par Pierre Boulanger dont c'est le premier rôle au cinéma. Son jeu dans ce film est efficace et convaincant (à défaut d'un rôle pas assez crédible).

D'ailleurs, la crédibilité, c'est bien un peu le problème de ce film l'empêchant d'être un grand film. On aimerait bien y croire, tellement les deux acteurs sont sympathiques et que l'idée est belle. Mais il y a trop d'ellipses, de raccourcis notamment dans la deuxième partie qui voudrait consacrer le voyage de retour au pays d'Ibrahim comme un voyage initiatique de Momo.

Même si la photographie en Grèce, à Istamboul ou dans les montagnes d'Anatolie est splendide.

Même si la théorie des poubelles de Omar Sharif pour juger une ville ne manque pas d'intérêt.

JeanG55
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le 19 déc. 2022

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JeanG55

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