Il y en a qui ont quand même le sens du rythme dans la peau. Jodie Foster en fait partie. En effet, elle a débuté à douze ans, avec un film plus que rythmé, Taxi Driver. Plus tard, elle joue dans Le Silence des Agneaux, qui est lui aussi un thriller prenant. Et enfin, cette année, en 2016, elle réalise Money Monster, hors compétition au Festival de Cannes. Dans ce film, tout se passe très vite. Les minutes qui séparent le début de l'émission avec le début de la prise d'otages sont rapides. Les minutes sont rapides, tout court. Il n'y a pas de pause, et tout s'enchaîne. Le film est très bien réalisé, avec une mise en scène assez épurée et simple, imprégnée de l'univers très américain (assez étonnant pour Jodie Foster qui est tout de même la plus française des américaines) des cash machine et des shows décadents (que l'on n'imaginerait pas sur BFMTV), tout ça sur fond d'algorithmes et de chiffres de Dow Jones.


Si le film se caractérise par son rythme et son montage (notamment un cut très bien placé sur l'appel téléphonique de Patty à Diane qui laisse planer un hors-champ très bien fichu), c'est également son scénario qui le fait se distinguer des autres. En effet, il part d'un principe simple mais arrive à nous montrer la démarche que pourrait avoir un homme, déçu à l'extrême de la bourse, qui cherche juste à entendre des excuses de la part du méchant de l'histoire (qui, contrairement à ce que l'on croit au début, n'est pas le money monster, mais qui est Walt Comby).


En bref, le film est une plongée intéressante et rythmée dans l'univers ultra-corrompu de la bourse, magnifié grâce à deux talents confirmés (Julia Roberts et George Clooney) mais aussi grâce à l'interprétation de Jack O'Connell (que je connaissais de Skins), et enfin grâce à la main de maîtresse de Jodie Foster.

CFournier
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Pérégrinations cinéphiles de 2017 et Les films haletants

Créée

le 16 janv. 2017

Critique lue 274 fois

3 j'aime

Coline Fournier

Écrit par

Critique lue 274 fois

3

D'autres avis sur Money Monster

Money Monster
Moizi
4

Sony tente de s'acheter une morale

Alors que je rentrais du cinéma, France Culture diffusait une émission sur les cahiers du cinéma et leur dérive (sic) gauchiste des années 60/70. Ils s'en prenaient, à l'époque, aux fictions de...

le 21 mai 2016

34 j'aime

12

Money Monster
Kiwi-
6

Mad City.

Après « Margin Call » ou encore « Le Loup de Wall Street », le cinéma hollywoodien se penche de nouveau sur les dérives de l'hypercapitalisme avec « Money Monster », portrait sardonique de la finance...

le 14 mai 2016

33 j'aime

7

Money Monster
Behind_the_Mask
7

Breaking News

˗ Suite de notre journal BFM après l'ouverture, hier, du soixante-neuvième festival de Cannes et de ses festivités soporifiq... Euh, magnifiques, et c'est Jodie Foster qui a présenté, hors...

le 14 mai 2016

25 j'aime

3

Du même critique

Ava
CFournier
5

Forme > Fond

Comme c'est drôle. La France vit, cette semaine, sous une canicule écrasante. Et voilà que je m'enferme dans un cinéma climatisé pour voir ce que je considérais de prime abord comme mon nouveau La...

le 21 juin 2017

17 j'aime

6

Juste la fin du monde
CFournier
9

Home is where it hurts

J'y étais préparée, enfin, je crois. J'ai vu tous les films de Xavier Dolan, et je les aime tous, certains plus que d'autres mais j'éprouve pour cette homme de 11 ans de plus que moi une fascination...

le 13 sept. 2016

13 j'aime