Meet the Peacock

Entre un Scorsese et un David O. Russell, Robert De Niro continue de s'amuser à faire le zouave retraité dans des comédies US de seconde zone, des sortes d'échos à l'amusante trilogie des "Mon Beau-Père..." mais en version plus gênante et surtout très lourdingue.

D'ailleurs, on remarquera que le marketing français fait tout pour rappeler le succès des films du duo De Niro/Stiller en changeant le titre américain de ces films en "Mon Grand-Père et Moi" ("The War with Grandpa") ou, ici, "Mon Père et Moi" ("About My Father"), allant même jusqu'à en reproduire la typographie sur les affiches VF pour éveiller des réminiscences de sympathie chez le spectateur. Pas de bol pour qui s'y laissera tromper, la qualité de ces nouvelles prestations humoristiques de De Niro est toujours bien loin d'égaler celle du fameux beau-père Jack Byrnes face aux gaffes de son gendre Gaylord Focker.

C'est encore bien sûr le cas avec ce "About My Father", une comédie qui avait pourtant une ambition un peu plus personnelle sur le papier, son interprète principal & coscénariste Sebastian Maniscalco s'inspirant de son propre vécu (on peut y voir des photos de son enfance) pour raconter ce choc des cultures issu de la rencontre d'un père modeste d'origine sicilienne avec la belle-famille bourgeoise et conservatrice de son fils. Mais le résultat n'est en réalité qu'une simple variante d'un "Mon Beau-Père..." où, cette fois, De Niro (en coiffeur au fort caractère) joue celui qui doit s'adapter aux mœurs d'autrui dans un schéma on ne peut plus routinier du genre, avec sa succession de gags et conflits faciles pour nous entraîner dans les effusions des retrouvailles de tout ce petit monde avant l'apparition du générique de fin.

Formaté et caricatural jusqu'aux moindres seconds rôles (aïe, les deux fils), "About My Father" se contente du strict minimum en termes d'humour, pas aidé par un Sebastian Maniscalco aux épaules comiques faiblardes, mais évite la totale catastrophe grâce aux inénarrables grimaces offusquées de l'ami De Niro pour lesquelles on aura toujours une faiblesse et la bonne alchimie qui se dégage entre ce dernier et Kim Cattrall durant quelques scènes un peu plus amusantes que le reste.

En définitive, même s'il est moins pire qu'un "Dirty Papy" (eh oui, il y a celui-là aussi !) dans la catégorie "Robert De Niro s'amuse", le film de Laura Terruso ne casse pas non plus trois plumes à un paon.