Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

Avec sa maestria de jeux d'acteurs, tous habités par leur personnage, Mon Crime nous a flingué en plein cœur. Si les premières minutes font craindre un film verbeux et théâtral, on réalise vite que l'on se passionne plutôt pour le message défendant les droits des femmes (message jamais brandi, mais infusé avec finesse dans le récit), les répliques amusantes (les quiproquos qui s'enchaînent, les bons mots cyniques : on rigole souvent !), et pour les personnages qu'on fait siens assez rapidement : cette actrice qui veut juste un peu de notoriété (Nadia Tereszkiewicz, solaire), sa meilleure amie qui

flashe sur elle

en secret (Rebecca Marder, magnétique, campe un excellent personnage, notre favori), un juge maniéré (Fabrice Luchini, au-delà de l'exercice de l'incarnation), un architecte excessif (notre seul gros grief est cet accent du Sud complètement raté, autrement même le jeu de Dany Boon sonne juste), et un maître-chanteur aux dents longues (Isabelle Huppert, très en forme). Le tempo comique est excellent, les rebondissements de l'intrigue arrivent à point, chacun s'éclate dans son rôle, ne cherchant même pas à tirer la couverture à soi, donnant une forte impression de film choral, soudé, où un seul personnage manque, et tout s'écroule. Et l'on s'arrête un instant sur les costumes, voulant rendre hommage au travail de l'ombre de Pascaline Chavanne (et son équipe de costumiers), car il est absolument remarquable. La scène dans laquelle le duo principal rejoint Isabelle Huppert sur les marches, cadrée pour faire ressortir les couleurs des costumes qu'elles portent, fait un réel bien pour les yeux. Le final de Mon Crime est réjouissant (l'accélération des quiproquos, des dialogues bien pensés, de punch-lines qui restent :

"Mais, vous disiez que c'était un crime horrible !" / "Bohhh... On me l'avait mal expliqué."

, Dussolier nous a achevé), comme l'ensemble de ce beau film qui devrait logiquement traîner du côté des César 2024 (on vous le parie), et qui nous rappelle ce qu'est un bon film choral, avec un groupe de vedettes toutes équitablement brillantes dans leur rôle, et aux délicieuses répliques assassines. Et surtout, restez pour lire le générique de fin, il est truffé de (bonnes) blagues. Le crime parfait.

Aude_L
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top Films 2023 et My César 2024

Créée

le 11 mars 2023

Critique lue 93 fois

7 j'aime

Aude_L

Écrit par

Critique lue 93 fois

7

D'autres avis sur Mon crime

Mon crime
Plume231
6

Le crime est notre affaire !

Pour la plupart des gens d'aujourd'hui, les comédies françaises ne semblent avoir existé qu'à partir du couronnement de Louis de Funès en monarque incontesté du box-office. Ce qui est regrettable,...

le 7 mars 2023

46 j'aime

15

Mon crime
takeshi29
6

Attention dans cette critique je dis du bien de Dany Boon (et d'Isabelle Huppert)

François Ozon tourne rapidement, très rapidement, enchaine les films tel un Quentin Dupieux, mais si on aimerait lui dire de ralentir afin de nous offrir à nouveau un opus majeur il faut reconnaitre...

le 3 févr. 2023

29 j'aime

1

Mon crime
Cinephile-doux
7

Respect de l'amoral

Adapté d'une pièce datant de 1934, Mon crime ne se départ jamais de son aspect théâtral, dans ses dialogues, ses situations et le jeu des comédiens, mais sans que cela semble pesant, bien au...

le 12 mars 2023

26 j'aime

2

Du même critique

The French Dispatch
Aude_L
7

Un tapis rouge démentiel

Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...

le 29 juil. 2021

48 j'aime

Bob Marley: One Love
Aude_L
5

Pétard...mouillé.

Kingsley Ben-Adir est flamboyant dans le rôle du jeune lion Bob Marley, âme vivante (et tournoyante) de ce biopic à l'inverse ultra-sage, policé, et qui ne parle pas beaucoup de la vie du Monsieur...

le 14 févr. 2024

38 j'aime

Dogman
Aude_L
8

Besson a lâché les chiens !

Caleb Landry Jones est vraiment stupéfiant, nous ayant tour à tour fait peur, pitié, pleurer (l'interprétation d’Édith Piaf en clair-obscur, transcendée, avec un montage si passionné, on ne pouvait...

le 18 sept. 2023

36 j'aime